Regard d'Emeraude rentrait du camps avec un lapin entre ses crocs. Elle était encore fatiguée de sa course avec celui-ci, il avait été vraiment très rapide, mais pas autant que elle même. Il avait couru à sa perte lui-même : s'il ne s'était pas enfuis en détalant dès qu'il avait aperçu la chatte, elle ne l'aurait certainement pas vu. En tout cas, ça faisait une belle proie de plus à rajouter sur le tas de gibier.
Après l'avoir déposé soigneusement sur le tas, elle décida de se promener dans le camps, contrairement à ses habitudes. Se fondre parmi les autres chats la rendait un peu mal à l'aise, elle ne savait pourquoi. Cela venait peut être simplement de sa mère ... Elle se figea d'un seul coup. Sa mère ... Elle lâcha un feulement de colère, ce qui fit sursauter quelques chats qui la regardèrent ensuite d'un air étonné. Elle n'était jamais revenue, cette sale lâche ! Elle ne voulait plus jamais entendre parler d'elle !!
Elle repartit rapidement, laissant encore les autres chats dans leur surprise. Elle ne voulait plus y penser , sinon elle allait encore s'énerver ... Elle décida de se changer les idées en pénétrant dans un endroit qu'elle avait très peu visité : la pouponnière.
Dès l'entrée, elle pouvait déjà entendre les piaillements des chatons. Mystérieusement, ces cris ne la gênaient pas. D'habitude, elle n'aimait pas les bruits mais ces miaulements étaient ... Adorables. Elle ne pouvait y résister, c'était étrange. Cela venait peut être de son instinct maternel .
Elle s'assit dans un coin et observa les chatons. Certains dormaient, d'autres jouaient. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire lorsque l'un d'entre eux tournait la tête vers elle et la dévisageait d'un air curieux. Qu'ils étaient mignons et si plein d'innocence ... Et pourtant, dans quelques années, ça ne serait plus ça. Certains seront des tueurs, peut-être. Mais il était difficile d'imaginer un pareil avenir en les voyant si petits, si fragiles.
Elle sortit de sa rêverie quand elle sentit une petite patte tapoter la sienne.