Nuaage de Coquelicot avait passé la matinée à marcher, et à présent elle était arrivée en haut des chutes. L'eu, en tombant, faisait un bruit assourdissant, emportant de temps à autre un tronc d'arbre. Elle se dit qu'un jour, peut-être, elle chasserait pour le clan, ou ferait quelque chose d'utile au moins. Mais quoi ? Elle n'avait pas de mentor et n'en avait jamais eu, elle ignorait tout, ne savait ni se battre ni chasser. Beaucoup lui disaent que << quand on était nulle, on restait au camp >>. Mais elle, elle était au-dessus de tout ça. Elle n'avait jamais mis une patte sur un rongeur vivant; ses camarades prenant un malin plaisir à parler avec animation de la dernière partie de chasse juste devant elle.

La jeune novice soupira, se leva. Pour retomber quelques dizaines de centimètres plus loin. Elle sentait de fines gouttelettes d'eau l'éclabousser. Les autres chats aureint sûrement hérissé le poil, trouvant désagréable la sensation d'être mouillés. Encore une fois, pas elle. Elle avait toujorus aimé l'eau, une véritable fascination. Nuage de Coquelicot trouvait ça beau dan sa simplivité ce liquide transparent qui, aussi incroyable que cela puisse apparaître, assurait à lui seul la vie. Il était comme toi, gracieusement offert par endroits, cyniquement manquant d'en d'autres.

Nuage de Coquelicot jeta un regard en arrière, mal à l'aise. Elle sentait bizarrement une présence. Ce n'est rien, tenta-t-elle de se rassurer, un banal écureuil. Avec le fracas du torrent, elle n'entendit pas les pas qui se rapprochait toujours plus, toute à son infaillible insouciance.

Je me baladais gaiment aux environs de la chute d’eau. Le bruit strident de l’eau qui tombait dans le fond de la petite crevasse. Le chant des oiseaux, à présent, semblait s’éloigner au fur et à mesure que je m’approchais de la chute. Toujours aussi joyeux et rempli de vie, je commençais à fredonner un air que ma mère me chantait étant jeune. Douce, légère, gracieuse, cette mélodie me donnait des ailes, des ailes pour voler au-delà de mon imaginaire.

Puis, je fus juste devant la grande chute. De la brume flottaient au-dessus de ma tête, tel de grands voiles transparents. À travers la brume causée par l’eau, je pouvais apercevoir un grand arc de cercle de différentes couleurs : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Un arc-en-ciel. Les yeux pétillants, je poussais un cri de ravissement. C’était la première fois que je voyais un arc-en-ciel et l’expérience était tout simplement incroyable. Plus fou que dans mon imagination.

Subitement, mon regard se porta sur une silhouette. Menue et légère, elle traversa la fine couche d’eau sans se soucier des gouttes qui lui tombait sur le crâne. * Mais que peut bien faire une personne à cet endroit? * me demandais-je en écarquillant les yeux. Intrigué, je la suivis à pas rapides et discrets jusqu’à ce que j’atteigne une petite grotte. J’y pénétrais, ma curiosité piquée à vif, avant d’apercevoir l’ombre de la jeune personne.

Le fracas assourdissant du torrent résonnait dans toute la grotte, et j’avais de la misère à me concentrer correctement. Mais toutefois, je continuais de suivre la silhouette quand celle-ci se retourna dans ma direction, visiblement inquiète. Je m’immobilisais, mais l’ombre de la personne se détourna aussitôt. J’haussais des épaules et, cette fois, couru derrière la silhouette. Je reniflais lentement et y découvrit l’odeur vague du Clan du Lion et d’une femelle.


« - Eh! Eh! Toi, devant! Que fais-tu ici? »

Comme un frémissement sur la rohe. Et un inconnu contourna la cascade, émergeant de l'écume blanche et persistante. Nuage de Coquelicot se leva d'un bond, plus intriguée qu'inquiète. Puis, devinant la silhouette du chat qui était à peu près aussi grand que lui, elle soupira et se rassit, queue enroulée autour des pattes. Elle leva le museau et huma l'air, essayant de déceler vainement l'odeur du nouveau venu entre celle de la végétaion humide. Elle n'y parvint pas. Quelle excellente apprentie. pas même capable de reconnâitre un chat à son odeur clanique. Wahou.

- Eh! Eh! Toi, devant! Que fais-tu ici? dit le félin.

Nuage de Coquelicot s'accorda le luxe d'un instant avant de répondre, cherchant ses mots. La question était juste, que faisait-elle ici ? Rien, elle glandait. Comme d'habitude. mais comment lui expliquer cela, qu'au lieu de se donner corps et âme dans son entraînement pour devenir guerrière, elle passait ses journées à errer au petit bonheur ? Vite. S'inventer une excuse.

- Et bien... Des guerriers de mon clan avaient remarqué un nid de blaireaux près des chutes. Comme nous venons souvent chasser ici, ça aurait pu être dangereux... tu comprends ? Alors les blaireaux ont été chassés et j'ai été chargée de vérifier qu'ils avaient bien déserté.

Elle aurait presque ri d'une excuse aussi nulle. Même elle, Nuage de Coquelicot, à la naïveté sans bornes n'y aurait pas cru un instant. Comme elle avait du temps à perdre en attendant une réponse, elle s'énuméra les milles raisons pour lesquelles c'était totalement faux. Des guerriers de clan n'avaient aps à s'occuper de chasser des blaireaux des terres libres, ça se décidait en assembéle entre tous les clans, et même pourquoi aurait-on envoyé une apprentie vérifer que c'était à présent sans danger ? Si ce n'était pas le cas, ils ne l'auraient pas revue de si tôt.

A cet instant, Nuage de Coquelicot pensa à la chance qu'elle avait de ne pas être un de ses chats graciles, au corps dénué de poils que l'on apercevait parfois près des maisons de bipèdes. Elle avait toujours trouvé çia moche, cette peau duveteuse pleine de plis et sensibles à tout. Si elle avait été l'une de ces erreurs de la nature, elle aurait instamment regretté son mensonge par la rougeur confuse qu'aurait pris sa peau fripée.

L'incrédulité se lisait sur le visage de l'autre apprenti, pas du tout convaincu par son histoire confuse de blaireaux. Nuage de Coquelicot huma l'air encore une fois. Elle sentait à présent son odeur mais impossible de poser un nom dessus. Elle savait que ce n'était pas un apprenti du Lion, c'était déjà ça. La novice bicolore planta son regard dans celui du chat dont l'odeur la faisait tant douter de ses capacités, juste à temps pour entendre une réponse à l'intonation nettement narquoise.

- Tu crois que j’ai l’air d’un idiot? Je ne suis pas si naïf que ça quand même, lui dis-je, un sourire en coin. Mais enfin, ce n’est pas si grave de savoir pourquoi tu te trouve ici. Je m’appelle Nuage de Minuit et je fais partis du Clan du Tigre, enchanté.

Et paf. Prends ça dans le museau, tu y réfléchiras à deux fois avant de mentir, la prochaine fois, pensa-t-elle, amère. Clan du Tigre. S'en doutait-elle vraiment ou était-ce encore cette fichue arrogance ? Nuage de Coquelicot soupira, essayant d'intégrer les informations données par le dénommé Nuage de Minuit. Inutile de s'enfoncer encore plus dans sa honte en se trompant à nouveau. Nuage de Minuit, Clan du Tigre, posé et réfléchi. Parfait. Elle avait appris il y a bien longtemps, auprès d'une ancienne qui était à présent au clan des Etoiles, que connaître des choses sur la personne nous faisant face pouvait toujours être utile. Il ne lui semblait pas bien méchant en tout cas. Nuage de Coquelicot décida de lui révéler sa véritable présence.

- Bon, ok, t'as gagné,lâcha la novice qui, fidèle aux vieilles habitudes, ne pesa pas ses mots. Je n'ai pas de mentor, donc je me promène par-ci par-là pour occuper mes journées...

Nuage de Coquelicot faillit continuer, mais, heureusement, se retint à temps. Que se serait-il passé si elle avait dit qu'elle ne savait pas se battre ? Les apparences sont parfois trompeuses. Elle préféra attendre de lme connaître un peu mieux avant de dire qu'elle n'avait jamais ni combattu ni chassé de sa vie.

- Wow! Donc tu passe tes journées à l’extérieure, à admirer le paysage et ses particularités. Je t’envi tu sais! J’aimerais bien passer mes journées à faire autres choses que me battre ou enlever des vies à de petites créatures.

Nuage de Coquelicot le vrilla d'un regard interrogateur. Il l'enviait ? Vraiment ? Elle aussi l'enviait, ce devait être tellement bien de ne dépendre de personne pour se défendre. A la moindre attaque, elle ne pourrait que battre en retraite alors que lui suivait un entraînement spécial pour le combat. Comme tout chaton qui se respecte elle avait un peu chassé par jeu, de même que pour les combats mais ça restait dans le registre des jeux enfantins, elle n'avait aucune technique. Ce n'était pas les techniques de chasse pataudes de son enfance qui nourriraient le clan. La novice surprit un sourire rêveur sur le visage de Nuage de Minuit, qui semblait regarder au loin les hautes montagnes aux reflets bleutés.

- Au faite, tu te prénomme comment?, demanda l'apprenti à le fourrure de jais, le regard toujours fixé sur l'horizon.

- Nuage de Coquelicot. Clan du Lion, ajouta-t-elle. A l'énonciation de son Clan il n'avait eu aucun étonnement. Évidemment, lui, savait reconnaître et différencier les clans. Je passe peut-être mes journées à admirer le paysage, mais je ne sais pas me battre. Je préférerais apprendre à me battre plutôt que d'être considérée comme les anciens à la moindre attaque. Inaptes à se défendre.

Nuage de Minuit fixait toujours plus loin. Nuage de Coquelicot, en attendant une réponse, suivit la direction de son regard. Le paysage semblait s'étendre à l'infini de là où ils se trouvaient. Des champs dorés, des forêts verdoyants, des lacs aux profondeurs abyssales qui défilaient jusqu'au montagnes flanquées d'une brume blanche, opaque et persistante. L'apprentie noire et blanche songea à ce qu'il y avait derrière. Elle s'était toujours imaginée une mer sombre, une contrée sans Bipèdes, où le bonheur était chaque jour plus idyllique.