~¤~ Devenir grand et en assumer les conséquences ~¤~

~ {Dream} ~

J.e regardais mon paternel me sourire de ses dents blanches comme la neige. Son pelage gris strié de rayures beaucoup plus foncées illuminait sous les rayons chauffants du soleil de midi. Dans la prairie où nous nous trouvions, il n’y avait aucun bruit. Pas même un chant d’oiseau sauvage. Seul le vent doux et quelque peu glacial sifflait à travers la forêt. Je regardais tout autour de moi. À part mon père, il n’y avait aucune autre présence. Rien qui puisse être en vie. Enfin, si je peux prétendre que mon père est vivant…

« - Coucou mon garçon! »

J.e fixais le valeureux chat que je voulais devenir. Ses grands yeux noirs jais, sa carrure de guerrier aguerri et sa force qui pourrait faire frémir le plus costaud de tous les chats. Puis, tout doucement, il s’approcha de moi à petits pas lents, come s’il ne voulait pas me faire peur. Mon père venait dans ma direction, résolu, mais cependant un peu intrigué. Comme s’il n’était pas bien sûr de ce qu’il faisait.

Q.uand il fut seulement à quelques queues de souris de moi, je courus vers lui. J’hurlais mon bonheur de le revoir, je laissais court libre à mon chagrin qui se déversait goutte par goutte de mon cœur. Mais quand nous étions supposés nous toucher, mon père traversa mon corps. Surpris, je me retournais, et je le vis poursuivre son chemin vers un petit chaton haut comme trois pommes. Des grands yeux bleus aussi beaux que l’océan, un pelage gris-crème rayé de lignes noires sombres.

« - Comment vas-tu mon petit homme? »

Enfaite, le fantôme de mon père ne me parlais pas vraiment. Il parlait plutôt à l’autre moi. Celui qui n’avait seulement que 2 lunes à cette époque…

~ {Dream} ~

J.e me réveillais suite à une série de petits coups sur mon épaule droit. Ensommeillé, je relevais la tête, espérant revoir mon père, comme dans mon rêve, mais au lieu d’apercevoir deux grandes pupilles noire comme la nuit, j’aperçus plutôt deux yeux dorés comme le soleil. Sans hésitation, je reconnus Étoile de Fumée, le chef de notre clan; seul lui pouvait posséder un regard aussi scintillant et des yeux d’un tel doré. Murmurant à mon oreille, le grand meneur du Clan du Léopard me dit qu’il m’attendait dehors, à la sortie de la Tanière des Apprentis. Puis, il s’en alla à pas rapides, mais silencieux.

S.ans perdre une seconde de plus, je me relevais prestement, léchant ma fourrure parsemée de boule de mousse qui s’était collées à ma peau. Puis, je m’étirai allégrement dans la pénombre de la tanière avant de respirer un grand et de sortir de la tanière.

Q.uand je fus seulement dehors, je me demandai alors pourquoi le chef voulait me parler. Avais-je fait quelque chose de mal? Ou voulait-il plutôt me féliciter de quelque chose…mais de quoi alors? Dès que je fus à ses côtés, Étoile de Fumée se tourna dans ma direction, les yeux pétillants.

« - Bonjour Nuage de Rêve. Te sens-tu prêt à quitter la Tanière des Apprentis? »

Co…comment? Quitter…la Tanière… des Apprentis? Quitter la Tanière des Apprentis? Cela me prit un bon moment avant que je comprenne ce qu’il voulait dire par "quitter la Tanière des Apprentis".

« - Vous…vous voulez dire que je vais devenir… »

Bien contre mon gré, je poussais un cri de joie qui se percuta à travers la forêt.

« - C’est vrai?! Je vais vraiment devenir guerrier? »

É.toile de Fumée me demanda de me calmer un peu ou sinon, j’allais réveiller la forêt au grand complet. Tout doucement, l’adrénaline qui s’était faufilé à travers chaque fibre de mon corps se dissipa lentement. J’arrêtais de tambouriner la terre sous mes pattes et j’essayais de mon mieux de me concentrer uniquement sur mon chef. Celui-ci regardait l’horizon, ses grands yeux dorés voilés par d’anciens souvenirs. Puis après un certain temps, le grand meneur se retourna de nouveau dans ma direction, plongeant son regard ambré dans le mien.

« - Et bien, ton mentor, Tempête Argentée te pense fin prêt à le devenir. Aujourd'hui, je teste tes capacités, et si tout se passe bien, tu mangeras bientôt ta première proie en tant que Guerrier du Clan. »

L.entement, je digérais les paroles qu’Étoile de Fumée venait de glisser à mon oreille attentive. " Faudrait que je me rappelle de remercier Tempête Argentée pour tout ce qu’elle a fait pour moi." Un petit sourire discret se forma sur mes lèvres. Je me souviens de nos premiers entraînements. La pauvre Tempête Argentée avait tout essayé pour remplacer mon ancien mentor. Mais peu à peu, je m’étais attaché à elle et j’avais commencé à entretenir une indestructible relation d’amitié avec elle. Finalement, je ne l’a détestais pas vraiment.

« - Viens, nous allons dans la Forêt, je t'expliquerai tout là-bas, mais d'abord, va manger un morceau, tu en auras besoin. »

La voix douce d’Étoile de Fumée me sortit de ma torpeur. Je secouais la tête avant de me concentrer de nouveau vers mon chef.

« - Non, ça va. Je pourrais me passer de petites souris pour le moment. Allons tout de suite faire cette évaluation. »

N.ous sortîmes du camp, tels deux ombres fluides glissant, épousant les courbes et les formes de la nature qui nous entoure. Je frémissais. Tout mon corps tremblait d’excitation. Après avoir traversé mille et une épreuves depuis mon enfance, je savais que ce nouvel obstacle qu’était cette évaluation, allait me rendre encore plus fort et encore plus endurant que je l’étais maintenant. Je sais, je ne suis pas quelqu’un de vraiment facile et je suis très méfiant; je ne fais pas confiance à n’importe qui. Également, j’ai commis plusieurs erreurs dans ma vie, mais j’avais réussis à me racheter. À présent, je me trouvais aux côtés du plus puissants chat de notre Clan, à courir dans les bois, à sentir les effluves des arbres et de l’air, le même air qu’il respirait. Avant, je n’aurais jamais crut cela possible. Mais pourtant…

« - Pour faire une bonne chasse à cette Saison, où nous conseilles-tu d'aller? »

Ça question me prit de court. Le meilleur endroit pour chasser hein? Je réfléchis longuement.

D.’abord, je commençais par le territoire où nous nous trouvions, la Forêt. Elle était immense puisse que nous, le Clan du Léopard, détenions pratiquement toute sa superficie. Tous ses arbres, ses petits buissons verts cachaient en leur centre d’innombrables proies mais également, quelques indésirables que je n’aimerais pas particulièrement rencontrer.

E.nsuite, il y a la Marre Trouble. Hum… Finalement, très mauvaise idée. Les mouches et plusieurs autres bibittes volantes agaçantes y ont trouvé refuge et je n’aimais pas du tout cet endroit! Et je n’étais pas le seul, les proies aussi n’aiment pas trop s’aventurer dans ce coin mais les rats par contre…Sauf qu’il ne faut pas oublier aussi le Chemin du Tonnerre. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a aucune proie là-bas!

P.ar la suite, il y a le Grand Saule. Mais je ne croyais pas vraiment qu’il y aurait beaucoup de proies là-bas aussi. Pas que ce soit un mauvais terrain de chasse mais, le vent y est assez glacial, surtout quand l’hiver s’approche. Alors… quels territoires me restaient-ils? Les Plateaux de Sables et les Buissons Épineux. Un grand sourire éclaira mon visage. J’avais fait mon choix.

« - Étoile de Fumée? J’ai trouvé l’endroit idéal pour faire la chasse en cette saison! »

Comme s’il venait tout juste de s’percevoir de ma présence, le grand meneur se tourna vers moi, me jetant un petit regard confus.

« - Excuse moi Nuage de Rêve, peux-tu répéter? »

Je grognais un peu avant de relever la tête vers Étoile de Fumée.

« - J’ai dit que j’avais trouvé l’endroit idéal pour faire la chasse en cette saison! Les Buissons Épineux! Ils servent de parfaits refuges pour les petits rongeurs. On pourrait en débusqué plusieurs avec beaucoup de facilité, non? »

J’affichais un grand sourire, fier de moi.

P.endant un moment, je crus que je m’étais trompé. Étoile de Fumée m’avait lancé un regard déçu et j’ai pensé qu’il n’approuvait pas mon choix. J’attendais son verdict avec angoisse. Je me balançais, nerveux sur mes pattes. Les minutes passaient si lentement. J’avais l’impression que cela allait durer une éternité. Je trépignais sur place. Même ce silence semblait insupportable. Quand, un ronronnement vint enfin briser ce silence de glace.

« - C'est parfait Nuage de Rêve. Nous allons donc marcher vers ce territoire, et un peu avant d'y arriver, je te laisserai chasser tranquillement jusqu'à ce que le Soleil soit à son zénith, ça te convient? »

J’acquiesçais d’un hochement de tête, pris de court. D’habitude, c’était le meneur qui décidait du temps de l’évaluation et non l’apprenti. Toutefois, j’étais assez flatté qu’Étoile de Fumée me demande ce que j’en pensais.

N.ous nous mirent en route au petit trot. Déjà, tous mes sens étaient en alerte maximale. J’examinais chaque parcelle de terre, espérant apercevoir une minuscule queue ou un petit museau qui pourrait me guider vers une éventuelle proie. Mais rien aux alentours. Alors, je décidai de m’en tenir à mon odorat de chasseur. Je relevais ma truffe vers le ciel, inspirant bruyamment. Je réussissais seulement à sentir quelques fines odeurs de différentes proies. Un léger parfum de souris, de rat d’eau d’écureuil.

S.oudainement, Étoile de Fumée s’arrêta brusquement. Je faillis le percuter de plein fouet. Je jetais des regards dans les environs avant de constater que nous étions arrivés à destination. Les Buissons Épineux. Aussitôt, je me rapprochais du meneur, pour arriver à sa hauteur et quand je fus à côté de lui, il se retourna dans ma direction et posa ses impénétrables yeux dorés dans les miens.

« - Avant que je ne te laisse te débrouiller, que sens-tu? »

F.acile. J’avais déjà repéré les odeurs en chemin, alors que lui s’était plongé dans ses pensées. Mais pour faire durer le plaisir, je relevais de nouveau mon museau et fis semblant de me concentrer au maximum pour trouver l’odeur d’une proie. Encore une souris, un rat d’eau, cependant, il n’y avait plus une odeur d’écureuil; un deuxième s’était rejoins à la partie. Je souris de toutes mes dents avant de baisser la tête et de regarder mon chef.

« - Une souris et un rat d’eau ainsi que deux écureuils. Tous à proximité de ce buisson là. »

Je pointais de la queue un buisson aux grosses épines brunes. Je reniflais encore, pour en être certain avant d’hocher de la tête, satisfait de mon analyse. De l’extérieur, on pouvait même voir quelques mouvements discrets. Les proies étaient en mouvement.

J.e lançais un regard alarmé vers Étoile de Fumée, espérant qu’il me donnerait l’autorisation pour frapper.

F.eu vert.
J.e respirais un bon coup avant de me mettre à ramper, mon ventre touchant à peine le sol verdoyant des Buissons Épineux. Je fixais le buisson. Attentivement, patiemment, j’attendais mon heure. La souris était la plus proche de moi. Le rat d’eau, à quelques mètres de la souris et les deux écureuils à plusieurs mètres des deux premières proies. Comme ça, je pouvais les attraper les quatre, sans qu’aucun ne s’en aperçoive. Bien, commençons. Je me retournais. Étoile de Fumée avait disparu. L’évaluation avait débuté. Allez, c’est partit.

J.’avançais lentement vers le buisson épineux. Sans bruit. Mesurant chacun de mes pas, évaluant chacun de mes gestes. Je relevais un peu la tête; le vent soufflait dans mon visage, ma proie n’était pas encore en vue. Je respirais de nouveau une grande bouffée d’air quand j’aperçus un mouvement furtif derrière un arbre, non loin du buisson. Une petite silhouette se déplaçait ici et là, sans bruit. Aussitôt, je pivotais vers la gauche. Je pouvais voir ma première proie de mon évaluation.

L.a souris ne fut pas très difficile à traquer. Quelques foulées puis, j’avais réussis à la coincer entre deux des racines de l’arbre. Puis, je l’avais tué d’un coup de croc dans la nuque. Je l’avais enterré, sous un tas de feuilles avant de poursuivre ma traque. Prochaine victime : le rat d’eau, qui mangeait goulument un tas de graines de tournesol.

L.e rat d’eau se mourrait lentement entre mes crocs tranchants. Quelques gouttes de sang s’échappaient de son cou. Ses yeux devinrent vitreux. Tout doucement, la vie le quittait. Satisfait, je me mis à courir jusqu’au tas de feuilles, où j’avais caché la souris et j’enterrais le rat. Bon, il me manquait seulement les deux écureuils à présent. Leurs parfums des bois se dissipaient un peu. Il fallait que j’y aille rapidement. Mes deux prochaines proies s’éloignaient.

S.ans perdre plus de temps, je me mis à courir, mon odorat me guidant à travers la forêt. Les écureuils étaient à droite, pas loin, je le sentais. Je me rapprochais rapidement d’eux. Puis, dans une intersection entre un saule et un petit arbuste aux longues branches pendantes, je les vis, entrain de remplir leur bouche de noix. Je me penchais précipitamment dans le feuillage avant de m’approcher des deux rongeurs.

B.rusquement, un des écureuils se releva et se mit à renifler dans ma direction. Oh non! Avais-je été découvert? Je ne pris pas de chance et je me précipitais droit vers les écureuils. Effrayés, ceux-ci grimpèrent en quatrième vitesse dans un arbre. Je m’arrêtais aux pieds de l’arbre, les regardant. Puis, me souvenant d’un de mes entraînements avec Tempête Argentée, je me penchais un peu avant de me propulser sur le tronc de l’arbre, toutes griffes dehors. Le choc fut brutal, sans toutefois me faire grand mal. Je poussais un petit couinement avant de m’agripper fermement. Tout doucement, je commençais mon ascension.

J.e pris une grande inspiration. Puis je recommençais à avancer sur le tronc. Pas par pas. À petites foulées lentes et prudentes. Je relevais la tête, espérant que mes deux proies ne se soient pas volatilisées. Par chance, je pouvais apercevoir leurs petites frimousses qui sortaient d’un trou juste assez gros pour que j’engouffre ma patte dedans. Je soupirais avant de continuer. Ne pas perdre confiance. Je vais y arriver. Si j’ai un peu de chance, je pourrais les attraper dans le trou en leur balançant un coup de patte à la tête. Seulement, je n’étais pas bien sûr que cela puisse marcher correctement.

A.llez, encore un effort. Je me hissais sur la branche au-dessus de moi avec toute la force qui me restait avant de me stabiliser sur le perchoir en bois. Ouf. J’y suis arrivé sans trop de mal finalement. Maintenant, je devais faire preuve de prudence et d’agilité. C’était la première fois que je pourchassais des écureuils dans un arbre. Il va falloir que je sois prudent et si le danger était beaucoup trop grand, j’abandonnerais et partirais traquer d’autres proies à travers notre territoire.

J.’avançais comme un funambule sur la branche et quand je fus à la hauteur du trou où j’avais aperçu pour la dernière fois mes deux petits écureuils, je me penchais légèrement, me recourbant assez pour pouvoir examiner l’intérieur du petit refuge. Il faisait noir et je ne voyais absolument rien. Aucune ombre ou mouvement qui pourraient me mettre la puce à l’oreille. Frustré, j’engouffrais brutalement ma patte droite dans le trou avant de l’agiter dans tous les sens sans toutefois trouver une seule prise. Puis, quand je sortis ma patte du trou, il y avait que de l’écorce coincé entre mes griffes. Quelques insectes avaient aussi réussis à se faufiler dans ma fourrure et je les enlevais avec précipitation.

B.on. Les écureuils s’étaient sauvés par je-ne-sais quel moyen et je n’avais pas pus les tuer. J’haussais des épaules avant de me retourner vers la branche. Pas grave, il y avait des centaines de proies dans cette forêt. Je réussirais bien évidemment en n’en débusquer quelques uns. Je m’approchais du bord de la branche avant de fixer le sol à mes pieds. Je déglutis un peu en constatant la hauteur où je me trouvais. Deux ou trois mètres de haut. Ce n’est pas si grave hein?

J.e pris mon courage à deux pattes. Je fermais les yeux avant de sauter d’un bond dans le vide. Après seulement 5 secondes, mes pattes touchaient le sol. J’ouvris lentement les yeux avant de soupirer de soulagement. Finalement, ce n’était pas si pire. Enfin bref, il ne fallait pas que je m’attarde trop longtemps ici. J’avais une évaluation à faire. Je pris une grande inspiration, cherchant une éventuelle proie à pourchasser.

J.e commençais à me décourager un peu. Ça faisait un bon cinq minutes que je reniflais les environs sans trouver quoique se soit en vain. Désespérément, je repris une grande respiration, laissant les odeurs des bois s’infiltrer dans mon museau. Feuilles, bois pourris, buissons, baies sauvages et plusieurs plantes de la forêt que je ne pouvais décrire exactement. Puis soudainement, un faible parfum me remit d’aplomb. C’était une odeur de campagnol. Mon enthousiasme revint aussitôt et je partis en troisième vitesse vers le sud, là où ma proie m’attendait. Du moins, pendant ma course, toute mon attention était dirigée vers Étoile de Fumée. Je savais qu’il me suivait pas après pas, sans me lâcher d’une semelle. J’espère avoir fait bonne impression pour le moment. Enfin, ne pas m’embrouiller avec quelques idées noires.

À présent, je me trouvais tout près de la limite entre les Buissons Épineux et la Forêt. Je m’étais considérablement éloigné de mes autres proies, qui gisaient quelque part à travers les buissons sous un tas de feuilles mortes, mais bon. Ce beau campagnol ne fera qu’augmenter mes chances de réussite de mon évaluation. Fébrile, je m’avançais lentement, rampant au sol comme un serpent. Mes yeux étaient braqués sur ma proie. De mon angle de vue, je ne pouvais pas apercevoir parfaitement ce que le campagnol faisait. Enfin, qu’importe! L’important c’est que je l’attrape.

J.’augmentais un peu la cadence. Mes pas étaient, cependant, tout aussi silencieux sur le sol verdoyant. Je m’approchais de ma proie sans qu’elle sache ce qui se trouvait derrière son dos. Puis, quand je fus seulement séparé de lui par un misérable mètre, je m’accroupis avant de bondir brusquement. Le campagnol se retourna, les yeux ronds avant de se coucher sur le sol, terrorisé. J’abattis ma patte sur sa tête et sentit son crâne éclaté sous le choc.

J.’attrapais le campagnol par la nuque, ravi. Puis, mon regard fut attiré par le ciel, rougeoyant. Un large sourire sur mes lèvres se dessina. Mon évaluation serait bientôt terminée. Le soleil se couchait.

P.endant un long moment, je fixais la voie lactée teintée de feu; rouge, orange et jaune dansaient dans le ciel couvert par quelques nuages transparents. Brutalement, le silence réconfortant de la forêt fut brusquement troublé par des froissements de feuilles et des pas lourds. Je me retournais derrière moi et me retrouva face à face avec Étoile de Fumée. Le grand chef contemplait également le coucher du soleil.

U.n long instant s’en suivit, quelques fois interrompu par la brise fraîche de la soirée. Puis, Étoile de Fumée se pencha vers moi, juste au-dessus de ma tête.

« - Nuage de Rêve? Je crois qu'il est temps de rentrer, viens, allons chercher tes proies. »

Sa voix était neutre. Je ne pouvais pas savoir s’il était fier de mes résultats ou non. Étoile de Fumée laissait durer le suspens.

J.’acquiesçais d’un hochement de la tête avant de commencer à marcher, là où j’avais enterré mes autres proies. Campagnol entre les dents, je suivis mon meneur qui partit au galop vers le territoire des Buissons Épineux. Le soleil déclinait doucement derrière les collines qui se trouvaient au loin.

A.rrivés sur place, devant le tas de feuilles qui recouvrait mes précédentes proies, je me mis à gratter la terre et à enlever, une par une, chacune des feuilles qui cachaient les petits rongeurs que j’avais attrapés. La souris et le rat d’eau étaient toujours là, le regard vide et sans expression. Tout sourire, je me penchais pour ramasser la souris et laissa le rat d’eau à Étoile de Fumée.

« - Nous pouvons y aller, chef. »

Ma voix était étrange. Les deux proies que j’avais dans ma bouche ne m’aidaient guère à parler plus correctement. Enfin bref, nous partîmes tout les deux en direction de notre campement. Encore, pendant la course, mon cœur battait la chamade. J’avais hâte de savoir si j’avais fait bonne impression.