J.e fixe mon reflet. Fluide comme le vent. Je passe une patte tremblante dessus et d’un coup, mon visage se déforme. Tremblotant au-dessus du cours d’eau avant de refléter à nouveau mon image. Je souris péniblement avant de m’éloigner du rivage et de m’asseoir lentement sur le manteau blanc. Je lève les yeux au ciel puis, je les referme tout doucement, comme pour laisser le temps à mon esprit de s’envoler, laissant le calme absolue des lieux m’emplir la tête. Faire le vide. Respirer à un rythme régulier, mon cœur battant à la même musique que la nature. Le temps que je reprenne mon souffle.

J.e venais de passer pratiquement toute la journée à donner des coups de pattes à Tempête de Troubles. Il m’avait préparé un entraînement des plus coriaces. À la toute fin, il m’avait félicité et je dois dire, que j’étais pas mal étonné moi-même d’avoir réussis à tenir jusqu’à là. Nous n’avions pas bu, ni même grignoter un petit quelque chose. Les seules pauses qu’il m’avait permit de prendre se consacraient à chasser pour le reste du Clan. Quand tout fut terminé, il m’avait permit de partir me désaltéré. La sueur et les larmes versées, avait-il dit, étaient les preuves de mon dur entraînement.

A.ller! Maintenant, je ne peux plus continuer. Une soif terrible qui dure depuis un bon bout de temps ce doit d’être satisfait. D’un bond, je me relève et me dirige précipitamment vers la source devant moi. Au-dessus de la Petite Mare, je me penche et commence à boire l’eau claire à grandes gorgées avides. Hum… Rien de mieux que de sentir le doux liquide transparents desséché ma pauvre gorge.

« - Bonjour! »

Ma langue s’arrête nette en plein dans son geste. Je me lèche les babines avant de me retourner. Nuage d’Été s’avance vers moi avant de s’asseoir confortablement près du rivage.

« - Ah tiens! Salut! »

Je la suis du regard avant de sourire.

« - Tu es venue te désaltérer toi aussi? C’est vrai qu’il fait assez chaud aujourd’hui pour une journée d’hiver. »

« - O.ui, je suis venu boire. Tu as raison c’est une belle journée qui s'annonce, chaude et ensoleillée! »

Un mince sourire s’affiche sur mes lèvres et je fixe la Petite Mare avec envie. Les quelques gorgées que j’avais avalé n’avaient point suffit à étancher cette grande soif qui ne voulait guère partir. Je me penche lentement vers la mare, admirant mon propre reflet qui s’avance vers moi. Puis, au contact de l’eau, ce fut automatique. Ma langue lèche la surface du cours d’eau avec avidité. Je ne l’ais pas remarqué tout de suite, mais Nuage d’Été m’examine de la tête aux pieds. Quand finalement je remarque ses grands yeux pâles braqués sur moi, je me relève un peu, la regardant, des points d’interrogation dansant dans mes yeux.

« - Tu as l'air épuisé. Qu'as-tu fait aujourd'hui ? »

Ah là, là! Si elle le savait! J’attrape encore quelques gouttes d’eau qui pendent sur mon museau mouillé avant de me tourner dans sa direction.

« - Eh bien, je me suis entraîné tout l’avant-midi avec Tempête de Troubles. Sans répit. Dès fois je pense qu’il fait tout cela pour que je meure de fatigue! »

Je pousse un petit gloussement avant de replonger mon museau dans la Petite Mare pour me désaltérer complètement.

« - Fiou! Au moins, c’est terminé et j’ai maintenant tout mon après-midi de libre! As-tu envie de faire quelque chose de particulier? »

N.uage d’Été prit un certain temps avant de me répondre.

« - Tu sais, si tu es fatigué, tu peux rentrer ! Je ne me vexerais pas. Après tout, tu es un apprenti et comparé à toi je suis un chaton qui attend un mentor. Je ne veux pas que tu restes ici juste pour moi ! Toi tu t'entraînes et moi je passe mes journées à me balader donc c'est normal que tu veuilles rentrer au camp te reposer ! Enfin, c'est comme tu veux ! »

Elle me fait vraiment rigoler cette fille. Toujours à ce préoccupé des autres avant soi-même. Ça me faisait chaud au cœur de l’entendre dire ça. Cependant, je ne voulais pas qu’elle se sente comme une personne de trop dans toute cette histoire. Alors, rapidement, je me redresse et lui fait face, d’un air plus ou moins sérieux.

« - Allez, j’insiste Nuage d’Été! »

Elle ne semble pas encore très convaincue. Je lui lance alors un sourire sournois avant de la pousser dans la Petite Mare. L’eau n’est pas bien profonde et ce ne fut pas bien long avant qu’elle ne remonte à la surface, m’éclaboussant de la tête jusqu’aux pattes. Je me mis à rire avant de me jeter moi aussi dans le cours d’eau. D’un seul coup, l’eau m’enveloppe. À la fin, je réussis à toucher le sol et je remonte aussi vite à la surface. Une petite brise m’accueille et je m'esclaffe de rire en remarquant l’expression de Nuage d’Été.

N.ous nous amusons comme de vrais gamins. Des chatons je vous dis! Nous nous éclaboussons tous les deux, nous lançant de l’eau au visage. Nous rigolons tellement fort que j’ai même l’impression que nous faisons fuir toutes les proies de cette immense forêt. Je m’amuse comme jamais, à nager tel un petit poisson dans l’eau. Je me sens bien, toute mon ancienne fatigue ayant disparue d’un coup. J’éclate de rire quand je reçois de l’eau à la figure, je rigole quand c’est au tour de Nuage d’Été d’en recevoir de ma part. Alors, c’est ce qui arrive quand on ressent de la joie. Un pur bonheur multiplié par deux.

A.près une bonne quinzaine de minutes à jouer comme des chatons, Nuage d’Été sort de l’eau, avec raison puisse que l’eau comme a devenir un peu froide et moi-même, même si je voulais continuer à nager et à m’amuser, je dus sortir de la Petite Mare faute de quoi, je serais mort congelé.

« - Je ne me suis jamais autant amuser ! »

Je lui souris. Je suis parfaitement d’accord avec elle. Moi aussi je me sens bien en sa compagnie.

« - Ça sera plus marrant à la saison des feuilles vertes car en cette saison il fait beaucoup plus chaud ! »

Je ricane d’un air joyeux avant de m’ébrouer à mon tour. Consigne numéro 1 à respecter en hiver (et surtout en hiver) : ne jamais rester trop longtemps dehors tout trempé. Cependant, avec le soleil qui brûle pratiquement la place, je n’ais guère de craintes. Nos pelages sécheront vite.

« - Tu as tout à fait raison. On recommencera au printemps! J’ai vraiment hâte, tu peux me croire. »

Je passe devant elle avant de lui tapoter doucement l’épaule droit.

« - Comme tu peux le voir, je suis moins fatigué que j’en ai l’air. Alors, ça te dirais de faire quelque chose pour l’après-midi? »

J’espère bien qu’elle dira oui parce qu’en ce moment, j’ai comme un surplus d’adrénaline que je dois absolument dépenser.

S.ans même attendre une seule seconde, elle me lance, sa gaieté n’ayant pas chancelé d’un poil, qu’elle accepte ma proposition avec joie. J’en suis très ravi et dans un élan, je me relève avant de lui faire face. Par contre, Nuage d’Été rajoute, d’une voix plus basse, qu’elle ne sait pas exactement quoi faire pour cet après-midi. Un air quelque peu anxieux fige mon visage, me donnant, j’imagine, une expression neutre, un air qu’on ne peut déchiffrer. Je suis ainsi quand je réfléchis avec énergie. Et peut-être même avec un peu trop de force alors que ce que je recherche n’est qu’à quelques centimètres de moi.

A.h, mais…! J’y pense, ne lui avais-je pas promis de lui apprendre quelques techniques de chasse? N’ayant pas de mentor, Nuage d’Été ne connaît aucune chose sur l’art de la chasse. Je lui avais fait cette promesse alors qu’on s’échangeait chacun notre tour, les moments marquants de nos vies. Je secoue la tête, essayant de ne pas replonger dans l’énorme vague de sentiments qui m’avait pratiquement noyé ce jour-là.

J.e relève la tête, affichant un large sourire avant de déclarer :

« - Je t’ais promis que je t’apprendrais deux ou trois techniques de chasse non? »

Je pousse un léger ronronnement avant de me retourner.

« - Je connais un endroit super pour débuter ton "entraînement". Suis-moi!»

Sans attendre, je m’élance à grandes enjambées vers le boisé qui se trouve tout près de la Petite Mare. Là-bas, à l’intérieur des bois, je connais un lieu sensationnel qui fourmille de gibier, aussi bien en hiver qu’en été. C’était Chimère Argentée qui m’avait montré cette place. Le premier endroit que j’avais foulé en tant que nouvel apprenti du Clan du Tigre.

L.’enthousiasme se fait sentir. Je suis tout aussi excité qu’elle; faudrait me voir, mes pattes tremblent d’excitation. Ou peut-être de fatigue. Je ne sais plus vraiment. Toutefois, je poursuis la route, Nuage d’Été sur mes talons. Je peux sentir la douce brise me caresser le visage de ses doigts délicats et la neige immaculée se presser sous mon poids à chaque pas que je fais. C’est une sensation tout à fait… sensationnelle. Croyez-moi. La lumière du soleil se reflète sur la neige. C’est magnifique. On pourrait facilement croire qu’une énorme poignée de paillettes se serait déposée sur ce long voile blanc. Tout brille sous la luminosité de l’astre princier.

N.ous courrons encore quelques mètres avant de déboucher sur une petite clairière pourvue de grands buissons aux fines épines. À première vue, elles ont l’ait très coupantes mais en vérité, ces épines sont recouvertes d’une fine couche de mousses qui nous protège de toutes coupures désagréables. C’est pratiquement quand on y pourchasse une éventuelle proie.

J.ustement, en parlant du loup, j’en aperçois une, tout près, son pelage brun tirant sur le gris dépassant d’un petit fourré dont les feuilles ont complètement disparues. Elle se faufile entre la neige. Instinctivement, je me plaque au sol et, d’un signe de queue, je demande à Nuage d’Été de faire de même. Je marche silencieusement jusqu’à mon amie, gardant un œil vigilant sur notre proie.

« - Tu vois ce campagnol là-bas? Il a l’air assez vieux, se sera un vrai jeu d’enfant, crois-moi. »

Je lui lance un sourire avant de poursuivre.

« - D’abord, avant de traquer ta proie, il faut que tu saches dans quelle direction souffle le vent. En ce moment, par exemple, le vent souffle dans notre direction ce qui est une très bonne chose puisque le campagnol ne peut pas nous sentir.»

Je me penche un peu dans sa direction avant de rajouter :

« - Il ne faut jamais que le vent souffle dans ton dos ou sinon tu peux dire adieux à ta proie! »

Je fais une petite pause, le temps que Nuage d’Été emmagasine toutes les informations avant de continuer sur le même ton de voix, rapide mais discret.

« - Deuxième point, approche toi de ta proie le plus discrètement et le plus silencieusement possible. Comme ça. »

Je lui fais une petite démonstration, me plaquant au sol, mon ventre frottant le sol enneigé. Je fais quelques pas vers l’avant avant de m’arrêter.

« - Tu vois? Pas si compliqué. Et quand tu te trouveras à quelques mètres de ta proie, attaque-la sans hésiter! Ne la laisse pas faire trop de bruits ou sinon, elle alarmera tous les autres animaux d’un danger potentiel qui pourrait les manger, à l’occurrence, toi! »

Je me relève légèrement avant de lui faire face. Je plonge mon regard dans le sien, un léger sourire se forme au coin de mes lèvres.

« - Prête? »

E.lle acquiesce d’un hochement de la tête avant de se plaquer contre la neige immaculée. Ses fines oreilles sont dressées sur sa tête, attentives à tous bruits. Rapidement, Nuage d’Été commence son approche. Silencieusement, discrètement, sans bruit, comme je lui avais montré quelques secondes plus tôt. Sa position de traque est superbe. Puis, quand elle se trouve à environ deux mètres du campagnol, ses longues oreilles se plaquent contre son crâne et sa queue descend sur le sol, ramassant la neige sur son passage. Elle est prête à attaquer.

P.lus qu’un mètre. Un seul et unique mètre qui la sépare de sa - peut-être - première proie. Tout en continuant à ramper tel un serpent, Nuage d’Été soulève lentement son arrière train puis, elle attend quelques secondes avant de sauter sur le campagnol. Aussitôt, je me relève, voir si elle à réussie à coincer sa proie. Mais, de là où je suis, je vois très mal qu’est-ce qui se passe. Pendant un moment, je peux apercevoir les pattes de Nuage d’Été bouger dans tous les sens avant de s’arrêter net.

P.lus rien. Les gazouillis lointains des oiseaux recommencent à résonner à travers la petite plaine. Nuage d’Été ne bouge plus. Je suis sceptique. A-t-elle réussie? Ou est-ce un échec? Je me lève, cette fois-ci de toute ma hauteur d’apprenti, pour aller à sa rencontre. Je cours dans la neige, un fin tourbillon de flocons blancs s’envole dans toutes les directions. Puis, je m’arrête à la hauteur de Nuage d’Été.

E.lle semble paralysée. Je ne sais pas vraiment comment décrire une telle paralysie mais, ce qu’y est sûr, c’est qu’elle ne bouge vraiment plus. Même pas une moustache. Je m’approche puis, je me penche vers son visage, figé dans une sorte de transe.

« - Tout va bien? As-tu réussie à tuer ce campagnol? »

Puisse qu’elle ne réagit pas, je soulève moi-même, très délicatement, sa patte droite. En dessous il n’y a… rien. Surpris, je dépose sa patte avant de soulever la deuxième. Enseveli sous un petit tas de neige, je vois des boules de poils bruns et gris, éparpillées un peu partout. Un large sourire se dessine sur mes lèvres.

« - Je crois que tu l’as eu! »

Je me penche vers le sol avant de gratter la neige. En moins de deux, j’aperçois une petite tête de rongeur sortir des confins glacials de la neige. Son regard est vitreux, sans aucune expression. Nuage d’Été a réussie! Elle a tué sa première véritable proie! Je me tourne vers elle, un sourire qui devait certainement se rendre jusqu’à mes oreilles.

« - Félicitation Nuage d’Été! »

B.rusquement, Nuage d’Été sortit de son impénétrable mutisme. Elle se redresse légèrement, avant de me fixer dans les yeux, son regard plongeant dans le mien. Puis, d’une voix claire, emplit de fierté et de reconnaissance, elle hurle :

« - J'ai réussis! J'ai attrapé ma première proie! »

Mon sourire ne peut se détacher de mon visage. Il reste figé, infiniment, tant je suis heureux pour Nuage d’Été. Sa joie palpable, je peux la sentir. Comme des rayons lumineux qui traversent son corps en entier et qui se déversent sur moi. C’est bien la première fois que j’aperçois quelqu’un d’aussi joyeux, heureux. Et je pense bien que cette énergie positive s’attaque à présent sur moi. C’est comme une maladie contagieuse qui déverse tout son soul sur sa victime. Cependant, ce n’est pas un subtil poison qui traverse nos veines mais plutôt, une douce impression d’être en paix avec soi-même. Tel un parfum frais de fleur qui nous caresse le nez de sa divine odeur.

« - Et tout ça c'est grâce à toi Nuage de Minuit! De tout mon cœur merci! »

Je baisse machinalement les yeux vers le sol. Ça me fait toujours plaisir de rendre service au gens sauf que, je ne suis pas encore habitué d’être ainsi remercié. Je garde un bon moment la tête penchée mais, que ne fut pas ma surprise quand je sentis une fourrure se frotter contre la mienne. Aussitôt, je relève la tête, juste à temps pour apercevoir Nuage d’Été se décoller de moi pour aller s’asseoir juste en face, à quelques mètres.

J.e pense bien que c’est à mon tour de rester silencieux. Les yeux, grands ouverts, la bouche qui bouge mais qui n’émet aucun son audible ou compréhensible. Finalement, après un bout de temps, qui me parut durer une éternité, je réussis à sortir moi-même de mon étrange paralysie psychologique.

« - Il n’y a vraiment pas de quoi! »

Je me racle un peu la gorge avant de rajouter :

« - Sais-tu? On devrait continuer de chasser. Tu as appris les techniques de base et, sincèrement, je ne sais pas quoi faire d’autre pour cet après-midi. En plus, tu es vraiment excellente comme chasseresse; redoutable et silencieuse! »

Je me mis à rigoler un peu avant de déclarer:

« - Sauf que la prochaine fois, ne reste pas plantée là de cette façon! »

Je commence à l’imiter avant de rire un bon coup.

N.os rires résonnent dans toute la clairière. À quelques reprises, je peux entendre le vol précipité de plusieurs oiseaux dans le coin. Les branches craquent entre eux, sous les mouvements affolés des animaux volants. Puis, après un certain temps, nous nous calmons, reprenant notre souffle à grandes bouffées d’air frais.

« - Promis ! C'est partit pour une partie de chasse! »

Sa voix a retrouvé un certain sérieux, avec une touche de solennel. J’acquiesce d’un hochement vigoureux de la tête avant de m’étirer de tout mon long, accueillant avec plaisir les fins rayons du soleil qui parcourt mon dos recourbé. Puis, je me redresse, passant une patte sur une de mes longues oreilles, pointées vers le ciel.

« - Alors si tu es prête… »

Je lui tourne le dos, tournant ma tête vers la droite, reniflant l’atmosphère. L’air est frais, les odeurs très faciles à percer. Justement, je peux sentir, à quelques mètres seulement de moi, l’odeur particulière d’une souris. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je me tourne en direction de Nuage d’Été, regardant sa propre progression. Elle est entrain, elle aussi, de rechercher une proie, grâce à son odorat.

R.ampant silencieusement sur le sol enneigé, Nuage d’Été s’approche de la souris. Instinctivement, je me penche également vers le sol et j’observe la progression de mon amie qui s’avance encore plus près de la proie. Puis, brusquement elle s’arrête. Elle ne lâche pas la souris des yeux. Elle est patiente. Elle attend toujours le bon moment pour attaquer. Lentement, elle relève son arrière train, tends ses pattes avant, sort les griffes, couche ses fines oreilles et laisse tomber sa queue sur le sol. D’un bond incroyable, elle s’élance sur la souris. Couic!

« - Je l'ai eu. »

Je pousse un ronronnement sonore en découvrant la souris morte, coincées entre ses longs crocs. Elle marche dans ma direction, fière comme jamais, tenant bien haut sa deuxième prise de la journée. Puis, quand Nuage d’Été arrive à ma hauteur, elle dépose la souris sur le sol et me fixe attentivement. Je contemple la proie avant de porter mon regard vers Nuage d’Été. Je lui souris de toutes mes dents.

« - Vraiment, tu as un don Nuage d’Été. »

Je scrute le ciel avant de reporter mon regard vers elle.

« - On continue? »

À. son tour, elle contemple le ciel, examinant chacun des nuages qui progressent paresseusement dans le ciel voilé par une fine brume grise. Je m’amusais tellement que je n’ais même pas remarqué que le soleil avait disparu du ciel. Je renifle plusieurs petits coups. Je sens de l’humidité, comme si une averse allait se préparer bientôt. Je porte mon regard vers Nuage d’Été qui me fixe de ses magnifiques yeux clairs. Sans même entendre ce qu’elle allait me dire, je savais exactement ce qu’elle voulait. Cependant moi, j’aurais bien aimé rester ici, à jouer sous la pluie et à danser entre les flaques d’eau.

« - Je pense qu'il faudrait rentrer! Il va certainement neiger ou pleuvoir ! »

Je scrute une dernière fois le firmament avant de contempler Nuage d’Été. Son regard scintille sous la semi-pénombre. Je me relève lentement avant de déclarer :

« - Tu as raison. Rentrons. »

Au même moment, quelques gouttes commencent à tomber du ciel. Je souris avant de partir en courant, m’engageant rapidement entre les arbres des bois. Je fixe Nuage d’Été qui court juste à côté de moi. Vraiment, cette chatte est tout à fait extraordinaire. À m’entendre, on dirait que je ne pourrais plus jamais me passer d’elle.