Nuage d'Absinthe avait été satisfait de son dernier passage sur les terres neutres. Aussi avait-il décidé d'y retourner.. Il aurait bien remis les pattes dans cette forêt étrange aux arbres tordus. Mais, pour changer, il s'était un peu laissé distraire en chemin. Aussi, bien qu'il eut tout d'abord trouvé l'endroit qu'il convoité il s'était laissé attirer au dehors par un oiseau. Son chant lui avait beaucoup plus alors le matou bleuté l'avait suivit alors qu'il sautait de branche en branche. Il n'avait aucune envie de lui donner la chasse aussi se contenta-t-il d'écouter lorsqu'il pépiait quelques notes. Il ne savait pas bien chasser de toute manière. Il aurait eu plus de chances de louper son coup que d'attraper l'oiseau. Mieux valait qu'il profite tranquillement de son chant au lieu de risquer de se faire mal. En tout cas, c'est dans cet état d'esprit qu'il trouva le champ dans lequel il gambadait maintenant. Cet endroit était rempli de fleurs de toutes les couleurs, de toutes les senteurs, de toutes formes ! Celui lui plaisait. Cet étalage de différences lui faisait croire que les chats pouvaient peut-être vivre comme les fleurs. Tous différents mais tous côte à côte, sans haine ni violence. Il se rendait compte qu'il se montrait peut-être un peu utopiste mais peu lui importait. Si lui n'y croyait pas qui y croirait ? Certainement pas ces membres détestant ouvertement ceux des autres clans. Eux ne rêvaient que de guerre, de sang et de peuples conquis. Cette vision des choses obscurcit momentanément ses yeux si verts avant qu'ils ne retrouvent leur mobilité et leur acuité lorsqu'il entendit un bruit. Il n'aimait pas ne pas voir ce qui allait vers lui. Aussi chercha-t-il des yeux ce qui avait pu provoquer le bruit qu'il venait d'entendre. C'était le bruissement des tiges et de l'herbe sur un corps. Sur un corps plus grand que celui d'un oiseau ou d'un simple rongeur. Il ne savait pas vraiment comment interpréter tout ça. Il avait peut-être rencontré à plusieurs reprises des membres des autres clans cela ne l'empêchait pas d'être inquiet. Il devait être tombé sur des gentils qui avaient eu pitié de lui. Il n'était pas suffisamment naïf pour croire que tous les chats l'auraient vu venir avec autant de bienveillance. Il frissonna lorsque ses yeux tombèrent sur un chat tigré. Gloups ... Il se sentait mal barré. Ce chat ne lui disait rien. Il ne l'avait jamais vu. De plus, le vent ne soufflait pas dans son sens. Il n'avait donc aucune autre indication sur son appartenance. Il pouvait, ou elle ceci dit, aussi bien être du Lion que du Tigre ou même solitaire. Il savait simplement qu'il ne l'avait jamais vu au Camp du Léopard. Ce n'était pas un ami, c'était la seule chose dont Absy pouvait être sûr. Il tenta de se tapir dans l'herbe plus ou moins haute mais le vent avait du trahir sa présence, le nouveau venu venait dans sa direction.
Le coeur du jeune matou battait la chamade et sa respiration commençait à être saccadée. Il avait peur. Sa peur empuantissait l'air. Il se sentait assez misérable d'être trouvé dans cet état. Il ne faisait pas honneur à son Clan. Mais il ne parvenait pas à avoir une autre attitude. Il était incapable de se maîtriser. Cependant, ramassant les quelques bribes de courage qui pouvaient lui rester, il se redressa. Ses pattes tremblaient plus ou moins et sa voix fit de même lorsqu'il s'adressa au nouveau venu :

- Euh ... Sa ... Hummm ... Bonjour. Je fais que passer. Je veux pas déranger t... votre, votre ballade. Désolé.

Il ne savait jamais quoi dire dans de ce genre de situations. Il ne savait que s'excuser d'il ne savait quoi. De sa présence ? De sa naissance ? Non, vraiment, il ne savait pas ce qui pouvait lui passer par la tête dans de tels instants. Il garda ses yeux verts rivés sur ses pattes, refusant obstinément de croisé le regard de l'autre. Il ne savait toujours pas de qui il pouvait s'agir.

Ce matin la, il faisait un soleil éblouissant. Dans le ciel virevoltaient moult oiseaux si différents les uns des autres et qui se mêlaient entre eux en entonnant de magnifiques chants qui berçaient les oreilles. Il était encore tôt mais le grand astre brûlant projetaient déjà sur le sol ses merveilleux rayons. Un chat tigré se roulait sur le sol dans immense champs de fleur. Son pelage lustré brillait de milles éclats. On sentait que ce matou était rempli d'un bonheur certain. Dans cet endroit n'existait pas les clans. Tout n'étaient qu'harmonie et éclat de joie. Le malheur n'existait pas. Mille senteurs différentes parvenaient dans les narines du jeune chat qui poussaient des miaulements ou on pouvait sentir un sentiment de liberté qui n'existe nulle part d'autre. Soudain il se leva d'un bond. Il avait sentit un grondement dans l'air. La pluie se mit a tomber bruyamment et abondamment. Mais ce n'était pas de l'eau qui tombait du ciel. C'était.. du sang. Le chat bondit et se mit a courir a toute vitesse. Son pelage était tâché de ce sang poisseux. Aujourd'hui arriverait un malheur. C'était certain. Y'aurait-il des morts? Des blessés graves? Il l'ignorait. Il ne faisait que détaler, lâche qu'il était. Des pleurs coulaient le long de son visage ovale. Il s'ébroua, mais rien n'en fit. Le liquide rouge coulait et s'accrochait a sa peau comme la plus coriace des tiques. Il poussa des miaulements désespérés, puis ce fût le gouffre. Le vide. Le sol disparaît a vu d'oeil sous ses pattes. Sa respiration était saccadée, il avait peur. Très peur. Il n'aspirer qu'a une chose, rentrer chez lui. Dans sa famille. Son clan. Mais il était trop tard. La disparition de l'environnement le rattrapait. Tout était fichu pour lui. Il avait eu une vie nulle, il n'aspirait qu'a la paix et a la paresse dans les champs. Le clan des Etoiles l'avait puni pour ça. Puni de mort. Le vide l'a rattraper. Il tombait...tombait..tombait... On entendit un craquement sourd. Le chat avait toucher le sol. C'était la fin.
#MIAGRAOUUUUUUUUUUUUUUUUUUU!

Nuage d’Évanescence se leva d'un bond sur ses pattes. Ce n'était qu'un mauvais rêve? Pas qu'un mauvais rêve. Il sentait que quelque chose de grave allait se passer. Sa peur imprégnait l'air. Il sentit la douce fourrure de ses camarades se presser sur lui pour le réconforter. Rien de mieux que ça pour se remettre d'un affreux cauchemar. Il pressa sa truffe contre celles de ses amis et sortit de la tanière des apprentis. La clairière était pleine de chat occupés a ramener du gibier aux anciens ou bien a discuter joyeusement autour d'une proie. Il était près de midi, et le jeune chat tigré ne s'était pas lever. Il afficha un air désespéré. Ses amis chats avaient du l'entendre crier et avaient accourus le voir. Mais ce n'était pas tout. Nuage d’Évanescence avait prit une décision. Il s'apprêtait a se rendre au champs de fleur qu'il avait vu la veille. Il savait qu'il existait pour s'y être déjà rendu une fois étant chaton. La bas se passerait quelque chose de grave, et il se sentait obliger d'y aller pour élucider ce mystère. C'était une des rares fois qu'il était si sûr de lui, pourtant d'habitude il avait très peu confiance en sa personne. Mais aujourd’hui c'était différent, il était obligé d'y aller. Il sortit discrètement du camp et courut a toute vitesse a travers la plaine. Il emprunta les chemins les plus cachés, étant obliger parfois de passer a travers le territoire d'autres clans. Ça y'est, il arrivait. Le soleil était haut dans le ciel, il faisait beau, que pouvait-il arriver d'autre? Il courut a travers les grandes fleurs magnifiques. Il sentit soudain une odeur inconnu. Il s'arrêta net. Il renifla l'air avec méfiance. Peut être le danger était-il déjà la? Le tigré avança sur la pointe des pattes. La peur d'un chat était palpable, ça puait. Puis il déboucha sur un espèce de petit espace sans fleurs mais remplit d'herbe haute. Il aperçut enfin le chat. C'était un petit chat plutôt maigre avec un beau pelage bleu gris. Il avait des yeux verts et tentaient de se tapir dans les herbes.
#Euh ... Sa ... Hummm ... Bonjour. Je fais que passer. Je veux pas déranger t... votre, votre ballade. Désolé.
Nuage d’Évanescence se demandait comment ce chat pouvait avoir peur du tigré, sachant qu'il n'était vraiment pas plus musclé que lui. Le jeune chat se figea quelques instants en se demandant si il était sensé attaquer ou rester sans bouger. Le tigré décida de ne pas attaquer, on était en territoire libre et il n'avait pas envie de rentrer au clan ou il serait assaillit de question sur son état. Hors de question.
# Ne t'inquiête pas, je ne te ferais pas de mal. Comment t'appelle tu? Moi c'est Nuage d’Évanescence.

Le matou décida de se poser et entreprit de faire sa toilette. Il leva sa patte et se mit a la lécher promptement, il faut dire que cette course vers le territoire libre l'avait quelque peu fatigué. Il avait d'ailleurs presque oublier son rêve, et il parvenait a vaincre quelque peu son manque de confiance en lui.
# Que fais tu ici?, demanda Nuage d’Évanescence avec douceur.

HS: J'avais imaginer que Evany et Absy pouvait se faire attaquer par un blaireau.

Spoiler:

- Ne t'inquiète pas, je ne te ferais pas de mal. Comment t'appelle tu? Moi c'est Nuage d’Évanescence.

Nuage d'Absinthe osa lever brièvement les yeux sur le chat qui venait d'arriver. Il rebaissa bien vite le regard. Il ne s'agissait pas d'un guerrier. Un guerrier aurait été plus trapu. Mais tout de même. Il n'était pas de son clan. Il s'était vraiment fait réprimander la dernière fois qu'il était rentré avec des odeurs étrangères sur lui. Il ne voulait pas que cela se reproduise. Moi ils resteraient ensemble moins il aurait de problèmes. Le matou bleuté devina plus qu'il ne vit que le nouveau venu s'était assis. Et, aux bruits qu'il entendait, ce dernier avait entrepris de faire une toilette rapide. Il devait avoir bien confiance en lui pour agir ainsi devant un ennemi potentiel. Quoique, il était vrai qu'il n'était pas vraiment menaçant. Il avait exactement l'air de ce qu'il était. C'était à dire : terrifié. Ma l'autre félin le surpris encore d'avantage en reprenant la parole, comme si de rien n'était.

- Que fais tu ici?

Cette intervention détendit plus ou moins le jeune Apprenti. L'autre ne lui causerait pas s'il lui voulait du mal n'est-ce pas ? Heureux de cette "lumineuse" déduction, Nuage d'Absinthe releva enfin les yeux. Il fut heureux de voir que l'autre ne lui prêtait pas vraiment attention, continuant sa toilette comme si de rien n'était. Le jeune Léopard ne savait pas vraiment comment réagir. Aussi, comme toujours lorsqu'il était indécis, il opta pour la vérité. La dissimulation n'apportait jamais rien de bon.

- Enchanté, moi je suis Nuage d'Absinthe du clan du Léopard. Et quant à ce que je fais ici ben ... Je sais pas trop. J'aime bien les fleurs alors, quand j'ai flairé cette odeur, j'ai suivi la piste. Voilà tout !

Il avait retrouvé son aspect débonnaire avec cette réplique. Expliquer dans un sens ou dans un autre ce qu'il était ou pouvait être le rassurait toujours, aussi bête que cela puisse être. Il sourit donc de tous ses crocs, osant enfin regarder Nuage d'Evanescence. Le matou était joli et ses poils semblaient soyeux. Absy retint l'envie qu'il avait de tendre la patte pour toucher. Ça ne se faisait pas ! Il devait se comporter nor-ma-lement. Ne pas faire honte à son clan en laissant sa curiosité maladive briser les règles les plus élémentaires de courtoisies.
Cependant, tandis que le jeune chat bleuté tentait de percevoir l'odeur de l'autre sous celle des aiguilles de pins, une autre lui vint au museau. Une odeur beaucoup plus déplaisante. Cette odeur, il ne l'avait sentie qu'une seule fois. Et ça avait été désastreux. Il inspira plus fort, espérant s'être trompé. S'il était maladroit et écervelé il avait cependant des sens assez développés qui le trompaient rarement. Cette fois ci, comme bien souvent, ils ne le trompèrent pas. Mais, cette fois-ci, au lieu d'en être fier, il se tétanisa. Cette odeur était celle de la mort. Dans sa tête des images défilaient tandis qu'il regardait fixement l'orée du petit bois qui bordait le Champ. Une fourrure noire et blanche, des griffes démesurées, du sang. Un blaireau. Sa voix chevrotait lorsqu'il s'adressa de nouveau à l'autre echat.

- Euhh ... Est-ce que tu sens la même chose que moi ?

Il espérait de ton son coeur qu'il allait dire non. Qu'il allait le regarder avec un drôle d'air en ce demandant s'il n'était pas fou ou paranoïaque. Mais Nuage d'Absinthe avait dans l'idée que ça ne se passerait pas exactement comme ça ...