Je sortis de la tanière des guerriers en m’étirant longuement. Je baillai puis clignai des yeux sous l’éclatante lumière que déversaient les premiers rayons du soleil. Je levai les yeux vers le ciel avec joie. Cette matinée promettait d’être belle ! Mon ventre gargouilla alors et je sourit. Une partie de chasse s'imposait ! Je jetai un coup d’œil dans le gîte que je venait de quitter. Les autres guerriers dormaient paisiblement. Je levai les yeux au ciel, amusée. Je n'avais rien a attendre d'eux... Je commençai alors a chercher des yeux mon compagnon de toujours lorsque je me rappelai qu'il n’était toujours pas rentré. Mon sourire s’effaça de mon museau et je me rembrunit.

Avec un sursaut je me redressai soudain et secouai la tête pour chasser ses mauvaises pensées. Tant pis pour eux ! J'irais donc chasser toute seul, je préférais encore ça que d'avoir un chat dans les pattes. La tête haute, en tentant de retrouver ma joie toute simple des quelques derniers instants, je parti d'un pas léger.

Arrivée dans la foret, je ralenti aussitôt et prit une position de traque. Maintenant, il s'agissait de ne pas effrayer tout le gibier avant d'avoir attraper de quoi renflouer les réserves du clan, or la chasse n'avait jamais vraiment été mon point fort. Doucement, j’avançai a pas de...chat, tous les sens a l’affût. Soudain, je m’arrêtai. Je venais de repérer l'odeur d'un petit rongeur, pas loin dans les fougères. Tendue, je m’avançai en prenant bien soin de rester sous le vent, une patte après l'autre. Touut dooooucement, touut doooucement.... voooila.... J'y étais presque, je l'apercevais maintenant : un mulot grignotait une noisette au pieds d'un... noisetier. Je m’apprêtai a poser une dernière fois la patte avant de bondir lorsque je me figeai, les coussinets a quelques centimètres du sol. La terre, a cet endroit, était tapissée de centaines de petites tiges sèches et craquantes. Un pas la dessus et je ferais fuir ma proie a coup sure ! Je me mit a réfléchir furieusement, la patte toujours en suspension, manquant de perdre l’équilibre a tout instant. Soudain mon regard tomba sur l'arbre et je sourit. A deux longueurs de queue au dessus du mulot, se trouvait une branche basse. Un plan se forma alors dans ma tête. Reposant silencieusement la patte, un pas en arrière, je me ramassai et bondit souplement sur le tronc du vieux noisetier, que j'escaladai agilement. Arrivée au niveau de la branche, je grimpai sur celle-ci, la queue en balancier pour me stabiliser, et je m’avançai jusqu’à être au dessus de la bête, qui n'avait pas bougé. Il allait finir sa graine d'un instant a l'autre, il fallait faire vite. Je m'accroupis lentement pour ne pas perdre l’équilibre et m’apprêtai a bondir sur ma proie.