Plume de Sureau poussa un cri d'effroi quand elle fut soudainement soulevée du sol et envoyée sur les flancs de la pente par son ami, Croc-de-Justice. Elle retint fermement ses pattes et planta ses griffes dans la terre sèche pour ne pas déraper. Immobilisée un instant par la peur qui lui tenaillait le ventre, elle prit conscience que son camarade courait dans la pente, les massives pierres roulant à grande vitesse derrière lui comme si elles voulaient à tout prix l'écraser. Paniquée, Plume de Sureau bandit les muscles et à son tour écarta d'un coup de patte le grand mâle, qui, déséquilibré, finit par tomber tête la première dans la poussière après s'être assurée qu'il n'avait aucune blessures sérieuses, la chatte dorée entreprit de sauter de côté, elle aussi.

Un feulement de douleur sortit de sa gueule : Sa longue queue venait de se coincer sur la pierre gigantesque qui l'avait rattrapée. La massif forme continuait à rouler un peu plus vers l'échine de la guerrière : elle allait être écrasée ! Et se débattre ne servait à rien ! C'est alors qu'elle vit Croc-de-Justice bondir ...

[UP ?]

Up ! ]

Croc-de-Justice courrait, appeuré.
Concentré sur les obstacles et ses appuis, il entendit seulement de loin
un cri de douleur : SUREAU !
Il sauta directement de coté, dérapa, courru un peu sur place avant de bondir a une vitesse hallucinante vers sureau en hurlant son nom. Ce qui va suivre ne se passa qu'en quelques secondes :
Croc-de-Justice avait peur pour son âme soeur. Sureau, c'était son deuxieme lui. Même si elle ne l'aimait pas, tant pis, lui, il l'aiderait toujours. Il sauta tres haut, vraiment tres haut, pour arriver en haut d'un corniche pres de sureau. Vu qu'il arrivait par le coté, il ne réfléchit pas, il attrapa la gorge de sureau, continua de courrir, dégageat la queue de la féline avec sa patte arriere et sauta, Sureau dans la gueule. Ils restèrent en l'air un moment avant de tomber et rouler dans la poussière jusqu'en bas. Il arriva, éssouflé, sur le flanc a coté de Plume de Sureau. Il la regarda dans les yeux :

- Tu m'a sauvé la vie, il était maintenant a moi de sauver la tienne.

Une roche plus petite passa entre eux deux mais ne fit aucun bléssé. A vrai dire, Juice était tellement sous le choc de la rapidité a laquelle il avait tout fait qu'il ne la remarqua même pas.

Sureau... ses yeux... Elle était si belle...

La chatte tigrée fut renversée sur le côté, tandis qu'on la prenait par la peau du cou. Elle fit volte-face une fois au sol.
- Croc-de-Justice ! S'extasia-t-elle. Tu ... Pardon pour tout à l'heure ! Tu m'as sauvée la vie ! Comment pourrais-je te remercier ?
Elle se tut pour écouter le matou.

Épuisée mais émue par les paroles de son ami, elle se sentit subitement rougir, elle aussi. Elle remua la queue gênée, puis se reprit ... pour sentir l'embarras revenir au galop.
- Ce n'est pas la peine de me remercier ...
Elle se tut, incapable de continuer.

Elle avait finit par élucider le mystère de ses sentiments pour le guerrier.
Elle lui lécha l'oreille, se frotta de tout son long contre lui, tandis que ses oreilles murmuraient comme si Plume de Sureau l'avait dit tout haut :
- Je l'aimes ...

Il restèrent longtemps a se regarder comme deux idiots. Sureau, entre temps, s'était fourée dans le poil de Juice. Entre temps, elle avait dit "je l'aime". Elle l'aime. Il l'aime.

Croc-de-Justice avait l'impression de tomber inexorablement dans un gouffre et en même temps de s'élever au 7° ciel de la 3° galaxie.


Il était amoureux.


- Allez, viens, nous devons rentrer au camps, les autres vont s'inquieter..., dit-il en léchant sureau.

" Allez viens, rentrons au camp : les autres vont s'inquiéter "
Ça m'étonnerait ! , faillit laisser sortir Plume de Sureau. Qui s'inquièterait pour moi ?
Son corps se mit à lui frapper intensément..
"Qui s'inquièterait pour moi ... " . Elle avait conscience qu'elle parlait tout haut, mais les mots lourds devaient s'échapper.
" Sauf toi ..."
Silence. Mais ce n'était pas le cas des oreilles de la guerrière qui bourdonnaient, sous le coup d'une émotion qu'on ne peux cacher, une émotion qui torture et fait cadeau des plus grands bonheurs qui soient : L'Amour.
Dix milles lunes semblèrent s'écouler, mais pas la joie intense de la chatte tigrée. Elle remua les moustaches se leva, acquiesça en guise de réponse à son compagnon. D'un geste plein d'élégance elle sautait sur la pierre suivante, alors, enfin elle tourna lentement dans le sens opposé et jeta un regard à Croc-de-Justice qui ne dura pas le temps d'une seconde. Mais ce bref regard intensément doux et passionné décryptait les pensées émotionnelles de Plume de Sureau comme s'elle les avaient miaulé tout haut. Sa longue et douce queue effleura l'oreille du guerrier lorsqu'il passa à sa hauteur. Cela se passa sans qu'elle l'eut regardé, mais, dos tourné à Croc-de-Justice, Plume de Sureau se sentit passer de couleur normale à pourpre. Puis, elle le dépassa de quelque longueur de queue, sautant le long du gué, de pierres en pierres, les deux chats se hâtèrent, non fâchés de rejoindre leur chez-eux.

[J'te laisse conclure avec le happy-end x) ]

[UP.]