Un hibou hulula et s'envola dans un coup d'aile bruyant. Lueur d'espoir sursauta et se réveilla brusquement. Elle qui dormait mal, son sommeil léger n'avait pas mis de temps à ce briser. Elle essaya de se rendormir, mais son coeur, battant vite, l'empêchait de sombrer à nouveau.
L'aube se levait, mais personne n'était encore debout. La chatte sortit dans l'air glacial, de la neige craquait et glaçait ses coussinets. La femelle traversa le camp sans réfléchir et grimpa sur une haute pierre. Elle aimait bien aller ici, de là, on voyait tout, le camp, et la forêt. Elle s'y allongea et gonfla son pelage : le point négatif était que à cette hauteur, le vent se faisait plus fort.
De son perchoir, elle regardait pensivement le camp. Toujours aucun signe de chat réveillé. Quand soudain, un ou deux guerriers sortirent de la tanière et firent leur toilettes ensemble. Ces guerriers n'étaient autre qu'Ombre du Fantôme et sa compagne, Neige des Pics. Lueur d'espoir les regarda, tiraillée entre deux sentiments : la joie pour eux deux d'être amoureux l'un de l'autre et la tristesse, en pensant qu'elle ne le ferait plus jamais. Il y a peu de temps, elle s'était disputée avec Coeur des Vents, un chat qu'elle avait aimé, mais cette dispute à brisé cette union. Et maintenant, ils ne se parlaient que quand il y étaient obligés. En parlant du matou, il fit irruption dans le camp, et après avoir mangé une minuscule souris, disparut dans la forêt, sûrement pour chasser. La chatte soupira, et ferma ses yeux, pour profiter de la faible chaleur du soleil qui s'offrait à elle.
Quand la voix de leur chef la sortit de sa torpeur, maintenant, beaucoup de chats grouillaient dans la clairière en attendant les ordres. Lestement, elle descendit de son rocher et attendit qu'on lui dise ce qu'elle devait faire. Apparemment, on ne lui avait mis dans aucunes patrouilles. Aujourd'hui serai alors une journée de chasse. Elle coula un regard vers la tanière des apprentis : la sienne dormait-elle encore? Oui, sûrement car elle n'était nul part dans le camp. Elle décida de la laisser se reposer et d'aller chasser seule, à son retour, elle lui fera visiter la forêt. La chatte s'engouffra donc dans les bois, illuminés par la lumière de la neige.

Elle guetta longtemps et n'attrapa qu'une petite souris. Faible butin. Lueur d'espoir n'abandonna pas pour autant, et entendit soudain un faible craquement, un écureuil. Celui-ci avait fait ce bruit en cassant la noix qu'il avait entre ses pattes. Essayant de faire le moindre bruit en avançant dans la neige, elle s'avança vers l'écureuil. Il n'entendit rien jusqu'à ce que la chatte marcha sur une brindille, cachée par l'épaisseur de la neige, il détala et Lueur d'espoir le suivit, elle avait en tête de ne pas le râter, alors elle ne le râterai pas!
Sans faire attention à ce qui l'entourait, elle gardait l'oeil fixé sur sa proie, si bien qu'elle dépassa la frontière du Clan du Léopard sans s'en rendre compte. Soudain, l'écureuil vira de gauche et grimpa sur un arbre. Ce virement déstabillisa la chatte qui perdit de vue l'animal. Fonçant toujours, elle se prit de plein fouet un matou du Clan du Léopard. Sous le choc, elle se releva, ses tympants battaient à sa tête. Elle se rendit compte avec horreur, que ce chat n'était pas un chat de son Clan. C'était un matou tigré brun, au poitrail blanc et aux yeux ambrés. La chatte lut dans ceux-ci que ce matou n'était pas un chat méchant, du moins, elle l'espérait...

- P.... Pardon, j'ai dût dépasser la frontière sans m'en rendre compte... Je courais après cet écureuil et....

Sa tête la battant encore, elle ne finit pas sa phrase et grimaça un peu

-Je vais de ce pas rentrer chez moi

En réalité, elle avait l'intention d'aller dans une terre libre...

Dormir, dormir et encore dormir, voilà ce que je suis en train de faire. Vous allez vous demandez comment je fais pour vous parler en même temps hein ? Eh bah tu ne le sauras pas. J’aime garder mes secrets pour moi, j’en ai tellement.. J’aime quand les matous que je croise ne savent pas qui je suis exactement, être un mystère, j’aime ça. Bref je vais arrêter de parler pour rien dire et t’ennuyer par la suite. J’ouvris les yeux, après une nuit bien agitée en ce moment je dors très mal. Je n’ouvre pas tout de suite les yeux, mais je sais que le soleil commençait à percer ces premiers rayons dans la tanière, mon pelage chauffait légèrement. Il ne faisait certes pas très chaud, voire il faisait même froid pour être clair. J’ouvris enfin les yeux, après mes longues minutes passées à réfléchir. Je m’étirais alors longuement, histoire de détendre mes muscles endoloris, et sorti enfin ma truffe de cette tanière remplie. A peine sortie de la tanière, le froid m’assomma et mes coussinets caressaient le doux manteau neigeux qui recouvrait à présent le sol. Je ne sais pas trop quoi faire, je regarde autour de moi et je vois la réserve à moitié vide, pourquoi ne pas aller chasse ? Et je vais aller du côté de la frontière du Clan du Lion, je ne suis encore jamais allé de ce côté-là du territoire, mis à part en patrouille.

Je sortie du camp, il ne faisait pas chaud, je ne vois pas pourquoi en sortant du camp le temps changerait. La neige craquait à chacun de mes pas, j’appréciais ça, même si le fait que la neige c’est très froid, j’aime ça. Je cherchais une proie quelconque, mais je ne trouvais rien, elles dormaient encore toutes bien au chaud dans leur tanière, elles n’ont certainement pas besoin de chercher à manger. Les souris ont souvent des réserves dans leurs terriers. Avec mes rêveries, j’en oublie pourquoi je suis venue : pour chasser. Je suis de plus en plus proche de la frontière, l’odeur du Clan du Lion était de plus en plus présente, même trop présente à mon goût. . Etais-je vraiment proche de la frontière ? Non je ne crois pas, un apprenti ou un chaton imprudent avait surement dépassé la frontière. Je continue mon chemin, tout en cherchant une odeur d’une proie quelconque, mais l’odeur du Clan adverse m’emprisonne. Je ne sens plus rien d’autre. Soudain, je sentis quelque chose me rentrer dedans, au sens propre du terme. Je baisse alors la tête et je recule, histoire de voir si je ne connais pas par hasard le matou qui m’était rentré dedans. Je la vis me fixer, car oui à l’odeur et à l’allure élancée et élégante qu’elle avait s’en était forcément une. Je n’étais pas insensible à son regard vert émeraude, et à se pelage si peu commun. Je me suis tout de suite dit que je ne pouvais pas me jeter sur elle, comme ça. A moins qu’elle ne souhaite partir de mon territoire, car oui même si je n’étais pas méchant, je respecte le code du guerrier. Sa voix retentis alors dans la forêt, à ce moment-là, j’étais vraiment certain de ma supposition.

• P.... Pardon, j'ai dût dépasser la frontière sans m'en rendre compte... Je courais après cet écureuil et.... Je vais de ce pas rentrer chez moi. M’avait-elle dit.

Je me suis alors dit, que pour le bien de mon clan, je ferais mieux de la suivre, mais il fallait tout de même que je lui réponde. Elle n’avait pas l’air méchante du tout, juste un peu mélancolique, il s’était peut-être passé quelque chose dans sa vie que j’ignorer évidement je ne la connais pas !

• Ne t’en fais pas pour la frontière, je ne dirais rien à personne. Mais si tu étais tombé sur quelqu’un d’autre, ça aurait pu mal voir très mal tourné pour toi. Je n’aime pas spécialement le combat, alors me battre pour rien, ce n’est pas ce dont j’ai envie.

Soudain elle se souvint que le matou ne pouvait pas la laisser partir ainsi, n'importe quel guerrier raccompagnerait un ennemi jusqu'à la frontière pour bien s'assurer que l'instrus ne continue pas à vagabonder dans le territoire. Il plongea ses yeux dans les siens et Lueur d''espoir eu l'impression de ce noyer dans un océan ambrés. Rapidement, elle rejeta cette impression, ce n'était que des yeux... Le matou miaula doucement:

- Ne t’en fais pas pour la frontière, je ne dirais rien à personne. Mais si tu étais tombé sur quelqu’un d’autre, ça aurait pu mal voir très mal tourné pour toi. Je n’aime pas spécialement le combat, alors me battre pour rien, ce n’est pas ce dont j’ai envie.

Elle sourit faiblement, et ne sut quoi faire à ce moment-là : Ne rien dire et tourner les talons comme si de rien n'était ou remercier le chat et engager une conversation? Elle décida de faire un mélange des deux :

- Hé bien.... Merci... Je vais donc rejoindre la frontière mais je ne vais pas retourner dans mon territoire, je vais dans une terre libre, tu peux me raccompagner si tu le souhaites.....

Voilà, énorme mélange des deux, elle l'avait remercié et lui avait proposé de la raccompagner sur la frontière ce qui pourrait alors donc engager la conversation. Elle était curieuse de savoir son nom, mais elle trouvait idiot de le demander sur un coup de tête comme ça.
Sans attendre sa réponse, elle se retourna et, au lieu de se diriger vers territoire, elle alla vers les chutes, endroit merveilleux à son goût. S'il la suivait, ils pourraient peut être apprendre à se connaitre? Au fond, ça la frustrait de ne pas sa voir qui était ce chat. Même si elle avait un peu peur de de nouveau se plonger dans ses yeux et se mettre à rêver....

Je vis la femelle du Clan du Lion sourire légèrement, comme si elle essayait de dissimuler quelque chose. Mais quoi ? Je ne sais pas et je ne le saurais peut-être jamais. Puis, je la vis songer, comme si elle ne savait pas trop quoi faire face à ma requête... Je n’avais pourtant rien dit de troublant ou encore quelque chose qui pouvait être blessant ou quoi que ce soit d’autre. Et après un petit moment de réflexion que me parût tout de même assez long, elle se décida à me répondre. Tout aussi gentiment avec sa voix douce et mielleuse qu’elle l’avait fait il y a peu pour m’adresser la parole.

• Hé bien.... Merci... Je vais donc rejoindre la frontière mais je ne vais pas retourner dans mon territoire, je vais dans une terre libre, tu peux me raccompagner si tu le souhaites.....

Maintenant c’était à mon tour de songer, savoir si j’allais la raccompagner comme le veut le code du guerrier ou la laisser partir et lui faire confiance... Lui faire confiance alors que je ne la connais pas et que je ne l’ai même jamais vue auparavant n’est peut-être pas très prudent, même si elle n’a pas l’air d’un intruse à proprement parlé. Sans que j’ai pu lui répondre, elle me tourna le dos, tout ce que je vis c’est un éclair de couleur crème, disparaître pour repartir de son côté de la frontière. Je me suis mis à trotter pour la rattraper, pour quelle raison ? Je n’en sais absolument rien seul le Clan des Etoiles le sait, et encore … Quelque chose m’attirait en quelque sorte vers elle. Rien que ma curiosité naturelle peut-être.

Je reconnus la route que nous empruntions, celui qui mène vers les chutes. Magnifiques tombées d’eau, qui, majestueuses tombe d’une petite falaise. Rien de mieux pour se calmer, s’apaiser ou tout simplement pour le plaisir de la vue extra qui se dégageait de cet endroit. Le reflet argenté des gouttes d’eau, ruisselantes ou qui essaient de s’échapper et qui viennent mouiller le bout de nos truffes… En fait, c’est comme si on était dans un petit monde, caché aux yeux des autres là-bas. On est beaucoup plus tranquille. Rien que pour le fait que ce soit un territoire libre à tous les clans et qu’on puisse s’y retrouver sans rendre de comptes à personne.

Soudain, pour nous sortir de ce calme flagrant, presque ennuyant, que seuls nos pas sur les feuilles mortes se faisaient entendre, alors je déclarais pour rompre ce silence que je n’aime pas du tout.

• Tu dois surement te demander comment je m’appelle. C’est un réflexe pour chaque chats vivant ou ceux qui ne sont plus parmi nous aujourd’hui.. Je me nomme Précieux Secret et tu l’auras surement deviné, je fais partie du Clan du Léopard.

MMaintenant, c’était à mon tour de me demander comment cette femelle ennemie s’appelait rien que par simple curiosité. Voir même un peu plus…

Je voyais la femelle réfléchir sous mes yeux, mais je ne pouvais pas savoir à quoi elle pensait. Je n'ai encore jamais vue de chat qui lit dans les pensées des autres de toute façon. Puisqu'à la base, les pensées sont faites pour pourvoir s'exprimer, penser ce que l'on veut de tel ou tel chose. On pourrait même dire que les pensées sont la barrière entre la réalité et le rêve si vous me comprenez comme je me comprends. Bref, je vais arrêter de parler de ça, je vais virer vers le hors sujet a force de me parler à moi-même. Tout ce que je sais pour l'instant sur cette femelle de clan ennemis c'était qu'elle était originaire du Clan du Lion. Mais je n'ai plus le temps de m'imaginer des choses, qu'elle brisa le silence qui s'était installé pendant qu'on marchait côtes à côtes.

• Précieux Secret... c'est un beau nom! Moi, on m'appelle Lueur d'Espoir, je suis une guerrière du Clan du Lion, dis-moi, pourquoi te nommes-t-on Précieux Secret? Il doit y avoir sûrement une raison...je me trompe?

Je n'ai pas eu le temps de répondre que mes yeux étaient ébahies. Les magnifiques étendues d'eau étaient à présent devant moi. Je m'émerveille encore, à chaque fois que je les vois. C'est comme si ces chutes m'apaisaient. Mais bref, passons au vif du sujet, que pouvais-je bien répondre à cette fameuse Lueur d'Espoir. Je ne connais pas moi-même mon histoire et je suis encore moins du genre à en raconter des inventées pour me rendre intéressant. Je préfère rester simple, comme je le suis réellement.

• Comme on dit, on ne choisit pas ses parents, ni sa famille, si son nom. Mon nom, pour moi ne veut rien dire en particulier. Du moins pas à ce que je sache. J'ai été élevé comme un chat normal, avec une mère et un père aimant issu du Clan du Léopard.

Puis, silencieux. Je vais m'asseoir au bord de l'eau. Tout en regardant la femelle, visage sur lequel j'avais a présent un nom. Si beau soit-il. Je lui fais un signe de la tête de venir me rejoindre. Mais je ne suis pas sûre de ce qu'elle va faire. Il faut s'armer de patience, après tout, cette dernière est un atout majeur dans la vie sauvage. Je ne connais pas encore beaucoup cette fameuse Lueur d'Espoir, mais je sais que je commence déjà à l'apprécier.