L'eau. Toujours de l'eau. Et cette sensation vertigineuse de tomber, toujours plus vite, toujours plus rapidement. Ame Éternelle tombait. Dans une eau noirâtre et sombre, pleine de menaces incomprises. Pourtant, son visage ne trahissait aucune peur. Aucune douleur. Aucune peine. Rien. Juste un froid glacial. Juste un visage ferme, silencieux. Dur.
Son être ne tremblait point. Il tombait dans le vide. C'est tout.
Non, pas dans le vide. Dans de l'eau. Son corps s'écrasa dans l'eau noire. Mais aucun son ne retentit. Seul, balayant les vagues, le murmure de la brise légère se faisait entendre.
Ame Éternelle ne respirait plus. Son souffle s'était éteint doucement. Sa poitrine n'avait plus ce halètement régulier. Vous pouvez croire qu'elle s'est noyée.
En fait, elle était morte bien avant. Avant la chute.
Désormais, son corps se repose. Dans les fonds vaseux de l'océan. Ses yeux se sont éternellement clos.
Éternellement...



Un cauchemar. Un horrible cauchemar. Ame Éternelle se réveilla en sursaut, hébétée, tremblante et tout en sueur. Ses yeux s'agitaient dans tout les sens, et a la lueur de la lune, on aurait pu apercevoir ses yeux briller, emplis de panique. Son souffle, doucement, se calma. Les rêves étaient toujours prémonitoires. Enfin, c'est ce que croyait la chatte. Elle se leva, d'un bond léger mais angoissé. Elle tremblait de toute son Ame. D'un pas bien plus lourd que le saut, elle se dirigea vers la sortie de la tanière, qui laissait passer les couleurs d'un aurore tout proche. Enfin, elle sortit. Le ciel était bleu profond, mais déjà, on pouvait entrevoir des couleurs orangées et rosées. C'était beau...Elle se dirigea vers la forêt, en ne pouvant toutefois détacher des yeux le paysage matinal époustouflant. Sa peur semblait fondre, et ce fut d'un pas guilleret qu'elle pénétra dans l'antre de la douce forêt. Elle savait ce qu'elle allait faire. Elle s'était même fait un...programme ? Elle allait d'abord voir, enfin elle allait trouver la rivière et se délecter de son eau si pure. Puis elle allait chasser, de quoi se remonter le moral et oublier ses soucis. Après elle allait se reposer, dormir un peu au soleil, du moins, s'il y en avait. Elle mangerait ici, puis elle....Tiens, je crois que je vais en patrouille ce soir. Bon eh bien, je continuerai de dormir pour être en pleine forme !
Elle sourit. Cette journée commençait bien.
Elle marcha d'un pas guilleret vers la sortie, en prenant garde a ne pas réveiller les chats qui dormaient encore. Se faufilant à travers les ajoncs épineux, elle sortit du camp, puis se dirigea vers la rivière. De l'entrée, elle entendait déjà son murmure apaisant. Silencieuse, elle huma l'air. Il était froid, doux toutefois. Les parfums de la nuit commençaient certes a disparaître, mais elle était toujours présente, enveloppant le territoire de sa noirceur infinie.
Le plus légèrement possible, elle se mît a trottiner vers la source d'eau. Elle y arriva sans peine, et pût enfin se délecter de l'eau fraîche. Humm...C'était si doux, si agréable, cette sensation de fraîcheur...Ensuite, la chatte blanche goûta d'un peu de repos, allongée à l'ombre des arbres, elle commençait déjà a somnoler.
Cr...cr...cr...Ame Éternelle s'éveilla en sursaut. Un bruit l'avait réveillée. Qui était-ce ? Elle repensa aussitôt a son cauchemar. Serait-ce mon assassin ? Calme-toi, voyons, lui murmurait sa petite voix, posée. Mais a l'intérieur de la femelle, elle mourrait d'envie de courir, de rentrer au camp, et d'y rester. Soudain, du coin de l'œil, la chatte aperçut un criquet. Maudit criquet ! Ça ne va pas de faire des grattements a tout moment ! Fulminante, elle décida de suivre quand même son "programme". La chasse. Elle s'eloigna donc un peu de la rivière, enfin, pas trop, car les proies étaient plus abondantes près des points d'eau. Du moins, c'est ce que la chatte pensait.
Un chat approchait. Ame Éternelle le sentait. Mais ne le reconnaissait pas. Mefîante, elle s'approcha. Doucement d'abord, mais enfin, poussée par une curiosité dévorante, elle se mît a trotter. Était-ce son assassin ? Non, sûrement pas. Il portait l'odeur des Léopards. A moins que...Elle s'arrêta brusquement. Puis continua, plus confiante, et un peu moins méfiante.
Enfin, après avoir traversé quelques buissons, elle aperçut le matou. Qui était-ce ? Elle tourna lentement la tête vers lui. Il miaula, d'un petit cri joyeux.

"Nuage Éternel !"

Plus personne ne l'appelait ainsi, depuis son baptême, qui remontait déjà a plusieurs lunes. Sauf...Nuage d'Eclat ! Était-il revenu la hanter ? Son regard empli d'espoir détails le chat qui se trouvait en face d'elle. Celui-ci sembla, pendant un instant, vouloir s'élancer, mais il se retint. Non. Ce n'était pas Nuage D'Eclat. Il avait les yeux d'une autre teinte, d'une autre couleur. Elle s'approcha.

"Qui est-tu ?"

Elle huma l'air, encore une fois. Cette odeur, cela lui rappelait quelque chose...Mais quoi ? Un nom s'inscrit brusquement dans sa mémoire. Nuage de Bambou... Ils avait liés une forte amitié quand ils étaient petits, enfin quand elle était apprentie, et quand lui, il était chaton. Il avaient 5 lunes de différence, et même si c'était peu, leur amitié se vit brisée a cause de ces 5 lunes. Ils restèrent d'excellents amis pendant que lui était a la pouponnière, et quand elle était apprentie. Mais, quand elle devint guerrière, et lui apprenti, ils se perdirent de vue. Pourquoi ? Car chacun travaillait de son côté. Et ils ne virent plus jamais...

Nuage de...Bambou ?


[Desolee du retard ><]

[Désolé mais tout mon rp s'est effacé]

[Ouille ça fait mal >< Bon courage^^' ]

[Oh mince ! J'avais oublié ce rp !!! Vraiment désolé ! Je réponds vite]

Le chat gris se crispa. C'était sûr ! Il aurait dût s'en douter ! Nuage Eternel version guerrière ne le reconnaissait plus. C'est peut être le fait de l'avoir appelé avec son ancien nom. N'empêche, il n'allait pas courir vers elle en criant "truc muche !" ou un autre truc du genre. Vu sa taille et ses muscles, elle était surement passer guerrière. Puis, Cœur de Bambou se rappela de quand il était chaton, et elle apprentie. Elle venait souvent lui rendre visite à la fin de ses entrainements. Et lui, il lui sautait au cou quand elle trottinait jusqu'à la pouponnière. Ensuite, il aimait bien l'aider dans ses corvées d'apprentis ; comme ça, ils passaient plus de temps ensemble... Mais un jour, elle était devenu guerrière, et lui, apprenti. A la base, il devait être apprenti guérisseur. Et il avait changé au dernier moment... De peur de ne plus jamais revoir la jolie chatte. Et même en suivant la même voie qu'elle, il ne l'avait plus jamais revu...
 
Cœur de Bambou retint de justesse, une goutte d'eau qui allait partir de son œil. comment pouvait il pleurer ? C'était un guerrier à présent. Mais il n'avait pas vraiment d'amis... Seulement elle, et Elixir, qu'il avait connu car il avait reçu un apprenti, en même temps qu'Absy était devenu guerrier. En effet, il aimait bien chasser seul. Et Etoile de Fumée l'avait surement remarqué. c'est peut être la raison pour laquelle il lui avait donné un apprenti. Ah oui ! C'est pas tout ! Quand Cœur de Bambou n'a rien d'autre à faire que de trainer dans le camp, il discute avec Plume de Sureau, une ancienne chatte domestique, assez vieille, en qui il peut faire confiance.
 
Soudain, il sentit une petite hésitation chez la femelle. Les yeux pleins d'espoirs, il la regardait comme si elle l'avait reconnu. Et c'était vrai car elle dit :
 
Nuage de...Bambou ?

Le guerrier retint de nouveau ses larmes de couler sur sa joue. C'était presque le plus beau jour de sa vie. Au bout d'un moment, il avait crut qu'elle l'avait vraiment oublié. Maintenant, il ne savais plus trop quoi dire. Un merci tout court ou une léchouille à l'oreille, ou encore lui sauter au cou comme un chaton ? Coeur de Bambou se mît alors sur ses pattes. Il s'avança et miaula :

« Oui, c'est moi ! Enfin, maintenant je suis un guerrier mais c'est pas trop grave ^.^ Je m'appelle Coeur de Bambou à présent. Et toi ? »

Sans hésiter en instant de plus, il marcha vers elle et lui lécha l'oreille en signe d'amitié. Ou plutôt, en signe de vieux amis qui ne se sont pas vu depuis longtemps. Il resta alors près d'elle, en espérant qu'elle ne le prenne pas trop mal, malgré leur différences d'âges.