[ Le RP se passe après l'Assemblée ;) ]

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la dernière Assemblée. Une Assemblée qui avait dû être agitée. En effet je n'y étais pas, mais j'avais entendu les membres du Clan en parler à leur retour et quelques instants après, Etoile d'Epines avait convoqué une assemblée de Clan. Elle nous avait annoncés ce qu'elle avait déjà dit aux autres Clans : le Clan du Tigre allait enfin rentré chez lui. Une clameur enthousiaste avait vite suivi l'annonce. Je pense qu'il était temps que cette nouvelle arrive, car après plusieurs saisons d'Exil, certains avaient fini par perdre espoir d'un jour revenir vivre sur notre ancien Territoire. Pour ma part, je m'y attendais sans trop espérer non plus. Bien que cela faisait plusieurs lunes que je ne parlais plus trop à maman, j'avais remarqué que quelque chose se tramait. Quand elle était revenue de son entrainement avec son apprenti Nuage de Loup, une lueur d'espoir avait brillée dans ses yeux. Connaissant bien ma mère, je savais que cela avait un rapport avec le Clan. Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil pour ceux qui étaient partis à l'Assemblée, Etoile d'Epines avait mené une grande Patrouille de Guerriers et d'Apprentis pour aller voir notre ancien Camp et le réaménager. Après une journée entière de travail, les Tanières étaient prêtes à accueillir de nouveaux les membres du Clan du Tigre. Depuis, on a essayé de reprendre une vie normale en faisant des Patrouilles de chasse et en remarquant nos Frontières. Néanmoins, malgré tout nos efforts pour reprendre notre vie d'avant, on voyait bien que tout avait changé. Certains territoires étaient à peine reconnaissables ; la forêt était trop calme, trop silencieuse ; une grande partie des animaux avait fuit les Monstres, et avec la Saison des Neiges qui s'annonçait déjà, ils ne sont pas prêts de revenir. De ce fait, certains Guerriers repartaient sur les Terres Libres pour trouver du gibier, sans quoi on ne tiendrait pas le coup. Certes, on avait retrouvé notre chez nous... Mais à quel prix ?

Les lueurs de l'aube avaient déjà disparues du ciel lorsque je rentrais dans la Tanière des Apprentis. Je m'y rendais dans l'espoir de trouver Rivage Nuageux car aujourd'hui, j'avais prévu de commencer l'Apprentissage de mon Apprenti avec un entrainement de chasse. Normalement j'aurais dû le faire lever dès l'aube, mais au souvenir de mon premier entrainement, j'avais décidé de le laisser se lever à son aise. J'en souriais rien que d'y penser. Pourtant, je n'en riais pas du tout sur le moment quand Fureur de Renard m'avait réprimé parce que j'étais arrivé en retard au lieu de rendez-vous. Oui, parce que lui était parti sans moi ! Mais comme je m'y attendait, le matou tricolor en avait profité pour faire la grasse matinée. C'est donc sans aucun remords que je le secouai à l'aide de ma patte pour le réveiller.

« Allez, debout espèce de marmotte ! Tu compte hiberner ? »

Afin de m'assurer qu'il ne trainerait pas en se levant, je m'assis devant lui et le fixai du regard en battant l'air de ma queue, signe de mon impatiente. Je voulais bien être gentille pour notre premier entrainement, mais quand même ! Le soleil allait bientôt atteindre son zénith et on avait encore du chemin à faire jusqu'aux Terres Libres. Cela dit, je ne me fâchais pas pour autant. En fait, ça m'arrangeait un peu qu'il prenne son temps, car sous mes airs de Mentor pressée de travailler, je stressais un peu. Certes j'avais déjà fait plusieurs entrainements, mais c'était la première fois que moi je donnais un entrainement à mon Apprenti.

La tanière des apprentis est chaude, douillette et confortable. Blotti dans mon nid de mousse, les yeux fermés je profite du délicieux engourdissement qui a gagné mes membres depuis que je me suis installé là, la veille au soir. Autour de moi les respirations lentes et profondes des autres novices me bercent. Au loin on entend vaguement les bruits de la clairière mais ils sont trop éloignés pour que me concentre dessus. Je sens mes côtes qui se lèvent et s'abaissent au rythme de mon propre souffle, calé sur celui de mes camarades. Je sens la chaleur du chat endormi à côté de moi, son pelage effleurant à peine le mien. Je ne voix rien, je préfère garder les paupières closes, rester dans cette transe endormie qui me convient si bien. Je laisse mon esprit dériver d'une pensée à l'autre, comme les remous de la rivière qui viennent heurter successivement les rochers du rivage. Je pousse un soupir, laissant l'engourdissement s'étendre à mon mental, m'entrainant à nouveau dans les limbes confortables du sommeil.

« - Allez, debout espèce de marmotte ! Tu compte hiberner ?
- Mmmh ! »

Cet espèce de grognement primitif qui s'échappe de ma gorge c'est la seule réponse que je suis capable de donner. On me secoue sans ménagement, sans faire attention à me réveiller en douceur. C'est volontaire peut être ? L'espace de quelques secondes je ne réagis, comme si je ne suis rien d'autre qu'une vulgaire poupée de chiffon mais on a l'air décidé à me tirer de ma litière. A contrecœur, j'ouvre les yeux. D'abord je ne vois qu'un tas de fourrure brun foncé tigré de noir qui me gâche le paysage. Je grogne à nouveau et celui-ci se bouge. Je lève la tête, encore à moitié endormi et rencontre le regard de ma mentor. Ah oui c'est vrai je dois m'entrainer. Rien que de penser à sortir de ce paradis un bâillement m'échappe, dévoilant mes crocs félins. Je roule sur le côté, m'éloignant de la guerrière qui, sans doute histoire d'être sûre que je ne retourne pas dans les bras de Morphée, s'était assise sur la couche désormais vide de mon voisin de tanière. Je me lève péniblement, baillant à nouveau et m'étire ostensiblement, tendant les pattes en avant pour dénouer mes muscles. Ensuite je m'assois et entame une toilette rapide, ôtant les brins de mousses qui se sont logés dans ma fourrure épaisse. D'une voix étouffée et faussement grognonne je demande :

« - Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui ? »

Même si je suis d'une apparente mauvaise humeur, au fond de moi je bous d'excitation. Si le réveil a été un peu dur, j'ai tout de même hâte de commencer mon apprentissage d'apprenti. Être utile, devenir un bon guerrier, que ma famille soit fière de moi c'est ce que souhaite. Et ça j'ai du mal à le cacher. Ainsi, mes coups de langues rapides et irréguliers et la lueur impatience qui illumine mes prunelles me trahissent. Malgré le difficulté rencontrée pour quitter ma tanière j'ai hâte d'y être.

« - Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui ? »

Là furent les paroles que mon apprenti prononça enfin après s'être étirer. En le voyant assis devant moi comme ça, le pelage tout ébouriffé et la mine faussement boudeuse, je n'avais qu'une seule envie : rire. Mais je me retins et attendis qu'il soit occuper à se nettoyer pour lâcher un petit ronron amusé. Celui-ci fut aussitôt arrêter par une pensée qui me traversa l'esprit. * Je trouve ça drôle, mais je ne dois pas être mieux au réveil, et je devais l'être encore moins lorsque j'étais chatonne ou jeune apprentie. * Mon sérieux retrouvé, je me rappelai que malheureusement je n'étais pas là pour m'amuser mais bien pour travailler. Cela dit jusqu'ici, je m'étais toujours arranger pour que les deux s'accompagnent, et je comptais bien continuer ainsi.

« Nous allons essayer de pêcher au bord de la Rivière, dans les Terres Libres. Il ne fait pas encore assez froid pour que l'eau gèle, on devrait donc pouvoir attraper quelques poissons pour le Clan.  »

Je m'avouais que cette idée était un peu bizarre étant donné qu'on se trouvait en pleine mauvaise saison. Cependant, bien qu'il ne fasse pas spécialement chaud, il ne faisait pas aussi froid qu'à l'accoutumé. Et puis ça m'a tellement manqué de pêcher à la Petite Mare lors de la Saison des Feuilles Vertes ! Malheureusement, celle-ci avait été pas mal réduite après l'arrivée des Monstres et il faudrait plusieurs lunes de pluies avant qu'elle ne reprenne sa grandeur d'antan. Alors en attendant, il faudra se contenter de la Rivière qui coule loin de nos terres. * Nos terres, celles qui appartiennent au Clan du Tigre... Qu'il est bon de rentrer chez soi ! * Sur ce, je sortis de la Tanière des Apprentis pour me diriger vers l'Entrée du Camp. Rivage Nuageux me rejoignit bientôt et avant de m'élancer dans la forêt, je lui lançai d'un air taquin :


« Comme le chemin est assez long et qu'il fait encore très frais, nous allons courir un peu ! Ca te réveillera complétement au passage !»

~~~

Assez vite, le bruit de l'eau qui coule se mêla à celui de notre cavalcade et le serpent à la surface lisse et translucide ne tarda pas à défiler devant nos yeux. Ce n'est qu'à ce moment-là que je commença à ralentir. Certes, c'est plutôt fatiguant de faire le trajet qu'on a parcouru en courant, mais il est si bon de galoper librement sous le couvert des arbres ! En plus, on a mis moins de temps pour arriver à destination que si on avait marché. Mais surtout, cela m'avait permis de relâcher tout le stress et la colère que j'avais accumulé depuis tant de saisons... Je me sentais plus légère, à présent. Cependant, je ne pensais pas que notre course ait eu le même effet sur mon apprenti que sur moi. Le pauvre, il avait à peine le temps de se lever qu'il devait déjà courir ! Mais bon avec de la chance, peut-être que cela ne l'avait pas trop embêter...

[ Désolé du retard =S Tu veux que je continue encore un peu ou je te laisse réagir comme tu le sens ? ]

[ Pas de souci, j'aurais pas su répondre avant de toute manière ;) ]

A mon côté, Rivage Nuageux avait l'air légèrement nerveux, il semblait sur le qui-vive. Pendant un instant, cela me paru bizarre comme réaction, puis je me rendis compte que c'était sans doute la première fois que le jeune matou s'aventurait ici. Il est vrai que c'est toujours impressionnant de se trouver sur un terrain inconnu, encore plus quand celui-ci se rythmait au son des cascades au loin. Cependant, au moment où je m'arrêtai enfin de marcher, son regard s'illumina. Je vis ses yeux se poser dans toutes les directions, fasciné par la beauté de l'endroit. Cette simple réaction me mit du baume au cœur, me rendant compte que moi-même, je n'avais pas pris le temps d'admirer mon environnement avec autant de plaisir depuis longtemps. En même temps, la dernière fois que j'avais pris la peine d'observer ce qui m'entourait, c'était lors de la Nuit du Grand Désastre, quand les Monstres nous avaient envahis, et ensuite notre camp de fortune pitoyable dans lequel nous avons dû perdurer malgré nous. Et croyez-moi, c'était le genre de spectacle qui vous faisait passer l'envie de s'attarder sur les détails d'un endroit. Mais celui-ci était tellement beau avec le sommet impérial des montagnes en fond, l'eau se jetant majestueusement du haut de la cascade au loin, la rivière serpentant doucement le long de la plaine en passant devant nos pattes et... Un jeune chat sursautant après s'être fait éclabousser par un parfait maniement de queue de la part d'un poisson. Sur le coup, je ne pus retenir un gloussement et un ronron amusé. J'essayai quand même de me reprendre tout en m'avançant vers mon apprenti, mais mes moustaches frétillantes trahissaient encore mon amusement.

« - C'est un poisson ? »

« En effet c'en est un, et comme tu peux le constater, ils peuvent être taquin mais surtout très vif. Mais malheureusement pour notre ami à écaille, cela ne nous empêche pas de l'attraper. Je vais te montrer. »

Tout d'abord, je levai la truffe afin de vérifier la position du soleil. Heureusement pour moi, il se trouvait en face de nous, donc les poissons ne devraient pas apercevoir notre ombre sur l'eau. Bien. Je me rapprochai du bord et m'accroupis devant l'eau. J'essayais de m'installer le mieux possible, afin de ne pas vaciller lorsque je tendrai la patte et je relevai légèrement mon derrière au cas où j'aurais besoin de m'étendre en avant afin de projeter ma patte plus loin. Peu de chats pensaient à ce stratagème, surtout parce que la plupart d'entre eux évite le plus possible de se mouiller les pattes. Mais moi, je n'avais pas peur de me retrouver totalement trempée, du moment que je pouvais attraper une de ces bestioles. Contrairement à ce qu'on peut croire, il ne fallait pas lever sa patte en avance, du moins pas trop, car sinon les poissons nous repéreraient trop vite avec l'ombre de notre membre. Une fois que jugeai ma position acceptable, je devins complétement immobile et mon regard resta intensément fixé sur la surface translucide, mes oreilles tendues vers l'avant, à l'affût du moindre mouvement sous l'eau. Soudain, je crus apercevoir de petites ondes se diriger vers moi, signe que quelque chose était en mouvement juste derrière. Un instant à peine après que je vis une légère touche argentée s'agrandir devant mes yeux, j'abattis avec force et précision ma patte sur la surface de l'eau qui sembla éclater sous forme de ronds se succédant. L'instant d'après, un éclair argenté passa devant nous dans une gerbe d'eau et tomba sur le sol, juste devant les pattes de Rivage Nuageux. Le poisson se tortillait pitoyablement, espérant pouvoir rejoindre au plus vite sa rivière. Mais je fis volteface, l'immobilisai à l'aide de mes pattes avant et lui donnai un coup de dents afin d'abréger ses souffrances. Le poisson devint inerte sur le sol, ses écailles dévoilant sa chair sanguinolente là où mes dents l'avaient transpercé. Je délaissais cette triste vision et posai mon regard chaleureux sur mon apprenti.  

« Et voilà ! J'espère que tu as fait bien attention à chaque détail car maintenant, c'est à ton tour ! Fait ce dont tu te rappelle pour commencer et ensuite, je te dirais ce qui va et ce qui ne va pas. »

Je m'avançai de quelques pas afin de lui laisser la place sur le bord de l'eau et vins m'asseoir juste devant le poisson que je venais d'attraper. J'enroulais ma queue autour de mes pattes, me tins bien droite afin d'être sûre de repérer chaque mouvement que le jeune chat ferait et je ne le quittais plus des yeux. J'étais impatiente de voir comment il allait s'en tirer.  

Complétement immobile, j'observai le moindre mouvement de Rivage Nuageux. Je fus fière de constater qu'il prenait bien garde à regarder sa position par rapport au soleil avant de reproduire soigneusement chacun des mouvements que je lui avais montrés à l'instant. Sa posture était impeccable et il avait l'air vraiment concentré. Même moi lors de mon premier entrainement, je n'avais pas montré un tel sérieux pour ma leçon. * Il apprendra très vite. * me dis-je, radieuse. Soudain, la patte de mon apprenti s'abattit violement sur l'eau avant même que je ne puisse apercevoir le poisson depuis mon poste d'observation. Celui-ci vola un instant en l'air, projetant des dizaines de gouttes miroitantes autour de lui, puis retomba sur le sol. Malheureusement, il se débattait comme un beau diable et comme il se trouvait près du bord de l'eau, il n'eut aucun mal à rejoindre sa rivière. Frustré d'avoir perdu sa proie, j'entendis mon apprenti pester :

« - Je ne l'ai pas envoyé assez loin ! »

Compatissante, je vins m'asseoir auprès de Rivage Nuageux. Dire que ça c'était jouer à un poil près ! Le poisson avait peut-être filé, mais le matou tricolore avait quand même le mérite d'avoir réussi à sortir un poisson de l'eau dès le premier coup, or ce n'était pas si aisé. Je me souviens que moi-même, il m'avait fallu plus de 3 essais avant de réussir à faire sortir un de ces trucs gluants de l'eau. De plus, il avait très vite mémoriser les mouvements que je lui avais montré et il a su les appliquer directement. Peu d'apprentis pouvaient se vanter d'un tel exploit, même après plusieurs entrainements. Rien que pour tous ça déjà, il avait de quoi être fier. Mais de toute évidence, le jeune chat ne voyait que son échec pour le moment. Le problème, c'est que si il se focalisait trop sur son erreur, il risquait de ne pas être assez attentif pour le reste.

« Tu as été parfait, Rivage Nuageux ! Dommage que tu sois tomber sur un coriace. Si tu ne veux pas que cela se reproduise, il faut que tu te prépares à lui sauter dessus dès que tu l'envois en l'air. Ainsi, lorsqu'il touche le sol, tu peux directement l'achever. »

Doucement, je lui caressai le dos du bout de la queue, dans l'espoir de lui apporter un peu de réconfort et de lui prouver que ce n'était pas grave. Ce fut une grave erreur de ma part.


[ Désolée, j'ai essayé d'étoffer un peu, mais pour cette réponse-ci j'ai eu du mal =X ]

Sans que je ne comprenne pourquoi, Rivage Nuageux s'écarta brusquement de moi et me foudroya du regard, son pelage gonflé. En temps normal, j'aurais sûrement ronronné en voyant cette petite boule de poils duveteuses se changer en hérisson, mais j'étais trop surprise par sa réaction pour ça. Au lieu de quoi, je le regardai avec des yeux ronds, ahurie. Qu'avais-je fait pour le mettre dans un état pareil ? On aurait dit qu'il s'apprêtait à m'arracher la fourrure comme si j'étais un félin d'un autre Clan ! Cependant, je n'eus pas l'occasion de lui poser la moindre question car il y répondit tout seul d'une voix où perçait la même colère que celle de son regard.

« - Avec tout le respect que je te dois, je préfèrerais que tu évites ce genre de commentaire. Je n'ai pas envie que l'on me fasse de cadeaux, alors dit moi plutôt clairement que c'était nul à la place de ce genre de paroles bidons.   »

Je frémis des oreilles en comprenant enfin le problème. Ah, c'était donc ça. A peine sorti de la Pouponnière, le matou tricolore voulait déjà être considéré comme un grand. C'était compréhensible. Beaucoup de chatons étaient dans le même cas que lui, après tout. Cela dit, je n'acceptais pas vraiment le ton énervé qu'il avait pris ni sa réaction abusée. D'autant plus que je ne faisais pas que le réconforter, je lui avais aussi donné des conseils précieux pour plus tard. Mais ça évidemment, il ne l'a pas vu sous cet angle. Dommage pour lui. Je me redressai en relevant la tête bien haute tout en enroulant ma queue autour de mes pattes afin de ne pas trahir mon agacement. Il tenait donc à ce que je lui parle franchement, quitte à être aussi piquante qu'un chardon. Très bien, je consentis à sa requête. J'espérais juste qu'il ne se plaindra pas de mes nouvelles méthodes d'apprentissage. Et si nous faisions un petit test directement..? Je jetai un rapide coup d'eau à l'étend d'eau qui s'étendait près nous avant de reposer mes yeux sur mon apprenti. Oserais-je ?

« Très bien, Rivage Nuageux. Dorénavant, j'irais droit au but avec toi.   »

J'avais parlé d'un ton posé et calme, malgré son agressivité manifeste envers moi quelques instants plus tôt. Néanmoins, je posais sur lui un regard appuyé, le mettant au défi de râler encore. Après quoi, je fis mine de regarder au loin l'étendue d'eau, comme si j'attendais quelque chose. Le soleil avait déjà bien avancé dans le ciel, étant donné qu'on était arrivé bien après l'aube. C'est normalement à cet instant de la journée qui faisait le plus chaud, bien qu'étant à la Saison des Neiges, il fessait frais. Parfait. Sans crier gare, j'assénai un coup de patte puissant à mon apprenti, tout en évitant de sortir mes griffes. Pris de court, il chancela avant de tomber dans l'eau. Aussitôt je bondis sur lui, le clouant sur la rive, là où on avait pattes. Une lueur d'amusement brilla un instant dans mon regard lorsque je lançai :

« Voilà. Comme je te le disais, il faut se préparer à bondir dès que tu lances ta patte en avant pour être sûr d'attraper ta proie ! Si tu m'avais vraiment écouté, tu aurais vu que je ne disais pas ça pour te réconforter. »

[ Pas terrible terrible, déso =S ]