|  Sujet: Dream ... -PV âme démoniaque-  Jeu 28 Avr - 15:57 | |
| ▬ Et je cours… je me raccroche à la vie… je me saoule avec le bruit, des corps qui m’entourent
Il court. Nous n’entendons que son souffle haletant, le bruit sourd de ses pas. Son regard. Son regard, c’est celui d’un Être qui a peur. La vraie Peur. La Peur, c’est quelque chose d’effroyable, une sensation atroce, comme une décomposition de l’âme, un spasme affreux de la pensée et du cœur, dont le souvenir seul donne des frissons d’angoisse. Mais cela n’a lieu, quand on est brave, ni devant une attaque, ni devant la mort inévitable, ni devant toutes les formes connues du péril : cela a lieu dans certaines circonstances anormales, sous certaines influences mystérieuses, en face de risques vagues. La vraie Peur, c’est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d’autrefois. Ses pupilles s’affolent. Le monstre qui le dérange de l’intérieur doit être vraiment abominable … Et nous, nous ne faisons qu’y assister, impuissants. Mais quelque part, le sentiment de puissance qui accompagne notre incapacité à l’aider est enivrant …
Un dernier cri, un dernier râle, il tombe dans le vide infini de sa conscience. Les Limbes …
Tendre Deuil se réveille en sursaut, trempé de sueur. Ce cri … l’a-t-il vraiment poussé, ou s’est il perdu dans le noir de son cauchemar ? Il ne le sait pas. Ce cauchemar … toujours le même, depuis la mort de sa Belle. Un an … un an s’est écoulé et c’est pourtant toujours le même. Cela faisait trois semaines qu’il ne l’avait pas fait, et il commençait à en oublier la sensation. Parfois, lorsque vous commencez à vous endormir, vous trébuchez dans un songe, ou vous manquez de tomber dans l’eau … Ce sont des secousses myocloniques. Et ce cauchemar, c’est comme si la secousse peinait à arriver. On la sent venir, on sait qu’elle sera bientôt là. On aimerait se réveiller maintenant, pour l’empêcher, mais c’est impossible. On se peut s’en défaire. Tendre Deuil enrage. A chaque fois qu’il sort de ce cauchemar, il se souvient vaguement du cri et de noir, mais impossible de se remémorer le rêve entier. Mais lorsqu’il le refait quelques nuits plus tard, il le reconnait, il sait que c’est ce cauchemar. Il sait ce qu’il va lui arriver. Et au réveil, toujours la même ignorance.
Le matou sort de sa tanière, encore chamboulé. Le temps est gris. C’est la première fois depuis deux semaines. Son instinct lui dicte une pluie proche. Il était temps … les jeunes fougères commençaient à roussir dans la forêt. Il se secoua le poil, encore dressé sous l’effroi. N’importe qui passerais devant lui verrait cette lueur de peur toujours présente dans ses yeux … Une lueur à faire frissonner. |
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