Chimère Argentée s'ébroua, les gouttes scintillantes d'eaux volant autour d'elle. Elle commença à faire sa toilette, léchant vigoureusement son poitrail pour le dessécher. Mais la nuit était froide et une brise du nord la fit frissonnait, au point que son pelage avait doublé de volume. Elle jeta un coup d'œil au ruisseau derrière elle et poursuivit son chemin.

Elle fit parfois quelque halte, marquant les frontières en se frottant contre les arbres et les pierres, humant chaque parcelle de terre, dans l'espoir d'y trouver de quoi nourrir son clan, ou un ennemi qui avait eu la bonne idée de s'introduire sur les territoires du Clan du Tigre. Finalement, elle se rendit à la limite des Trois Chênes. La bise fraîche lui apporta l'odeur d'un chat du Clan du Lion qu'elle ne connaissait pas, même si elle devait l'avoir aperçu du coin de l'œil probablement lors d'une assemblée.

La petite guerrière argentée trottina dans le ravin. A présent, elle était sur les terres libres. Elle soupira longuement, lorsqu'elle aperçut une tache orange qui courrait au loin. Elle crut d'abord qu'il s'agissait d'un écureuil, mais il était bien trop gros pour en être un. Elle ouvrit la gueule pour mieux humer le parfum et ressentit encore une fois celui du Clan du Lion.
Chimère Argentée s'approcha à pas feutrés jusqu'au buisson de ronces où elle avait vu la silhouette féline s'engouffrer. Elle reconnut le même pelage de feu dans la pénombre, des yeux luisants mais elle n'osa rien dire.

Elle s'engouffra dans le buisson de ronces où se trouvaient le chat roux. Ses yeux luisants ne semblaient pas exprimés l'envie de battre, mais celui d'une bonne souris grasse et d'une litière bien moelleuse. La lune était bien haute dans le ciel, et dans quelques heures, l'aube se leverait.
En attendant, Chimère Argentée avait du temps à perdre. Il lui sembla pendant un instant reconnaître cette fourrure et ses mêmes yeux, elle devait sûrement les avoir déjà aperçus lors d'une assemblée ou d'une guerre, mais elle ne l'avait jamais vu d'en face. Il prit la parole en premier et parler d'une voix ni agressive ni pour autant des plus chaleureuses :

" Bonjour ! Comment t'appelles tu ? "

La guerrière argentée ne répondit pas tout de suite. Elle attendit d'être parfaitement face à son adversaire pour mieux le juger. Il était assez grand et fort. Elle s'approcha un peu plus, de pas légers et doux pour ne pas lui paraître hostile. Elle commence à balbutier quelques mots mais aperçut que le guerrier tenter de s'extirper des roncières.

" Je m'appelle Chimère Argentée. "

Elle marqua une courte pause, ses yeux se perdants dans l'immensité de la Toison Argentée, sa queue battant furieusement l'air, ses oreilles pointées vers l'arrière : Elle était tout simplement vexée par son attitude. Cela dit, ceci semblait normal ! Elle enchaîna, sa voix peu douce et son ton plus rauque, mais tentait de gardé un air doux et serein, et cachait sa déception :

" Je comprends que tu ne souhaite pas me voir, je n'appartiens ni de ton sang, ni de ton Clan. Cependant, je ne suis pas assez lâche pour t'attaquer sans te connaître, et sans raison valable. De plus, nous sommes aux Trois Chênes, et souiller de nos sang cette Terre Sacrée ne serait pas correcte. Même si nos Clans sont en guerre, je ne pense pas qu'il soit encore l'heure de la bataille. "

"Je m'appelle cœur des vents. Je suis désolé mais je ne pensais pas que tu étais si gentille , a ta place, d'autre m'auraient sûrement arrachés les oreilles."

La guerrière remua les oreilles en arrière, l'air un peu plus détendu, même si elle restait un peu méfiante. La lune fut voilé par les nuages. Étais-ce un présage du Clan des Étoiles ? Mais en général, le Clan des Étoiles ne communiquent son mécontentement que lors des assemblées, et n'envoyait des signes qu'aux guérisseurs des Clans.
Une légère vibration et le bruit tenu d'un couinement parvint aux oreilles de Chimère Argentée, elle s'approcha encore du matou et lui chuchota d'une voix plus douce :

" Que dirais-tu d'une petite partie de chasse ? En cette saison, le gibier commence à pointer le bout de son museau, et mon clan est bien nourrit ! Pourquoi ne pas soulager nos estomacs ? " Elle rajouta avec amusement : " J'ai l'impression de n'avoir pas mangé depuis trois lunes ! "

Sans attendre de réponse de Cœur des Vents, elle s'élança dans la clairière et essaya de dénicher le rongeur.

La recherche fut en vérité assez peu fructueuse. Il faisait noir comme dans un four, et je n'apercevais même pas le bout de ma queue, mais mes moustaches frôlaient le flanc de mon compagnon temporaire de chasse. Au même instant, Cœur des Vents et moi entendirent un léger couinement, mais le matou était bien plus rapide et fort que moi l'attrapa le premier. Il se retourna, le rongeur devant ses pattes :

" J'en ai attrapé un ! Tiens mange-le, j'en trouverais d'autre."

Je le remerciais, un peu gênée. Dire que je me faisais nourrir par un adversaire ! Si le Clan l'apprenait, je n'ose même pas pensais qu'elle réaction ils auraient ! J'allais m'apprêter à le remercier de vive voix pour rester polie, jusqu'à ce que nos regards ce croisèrent. Il se mit à ronronner si fort que je ne sus que faire. Le guerrier était mal à l'aise et me lança un regard désolé. Je ne répondais pas à son signe. Après tout, je ne le connaissais pas.

La lune était bien haute dans le ciel, et les étoiles brillaient et étincelaient comme les prunelles des chats célestes. Il pleuvinait un peu et l'air s'était rafraichit, mais mon épaisse fourrure me permettait de ne pas avoir froid. Nuage de Minuit était sûrement inquiet.

" Cœur des Vents, il faut que je rentre chez moi. A une prochaine assemblée peut-être "

J'attendais une réponse du matou.