Cette fois-ci, je me retrouve sur une vaste montagne. Des roches pointues partout, un vent puissant qui me gifle le visage et m’écorche la peau. Comment suis-je arrivé ici? Je fixe le sol lointain des yeux. Il est tout en bas… à peut-être cent mètres en-dessous de moi. Le sol est si loin. Aussitôt je recule de quelques pas, effrayé. Mais dans mon élan, je trébuche sur une pierre qui se trouve juste sous mes pattes et je tombe lourdement au sol, ma tête cognant la dure surface du sol.

« - Ouch! »

Je reste ainsi, étendu sur le sol, contemplant le ciel. Le ciel si haut… si loin. J’essaie de me relever, tout doucement puisse que ma tête tourne un peu. Puis, je fais quelques pas mais dès que je pose ma première patte sur le sol, la terre en-dessous de moi disparaît et je tombe dans le néant absolu. Au loin, provenant des cieux, je peux entendre une voix. Chaleureuse et douce comme le souffle d’un vent d’automne. Elle m’appelle. Dans un dernier effort, je réussis à me tourner sur moi-même pour pouvoir fixer le ciel bleu. Un visage flou me sourit. J’agrandis les yeux avant de pousser un cri.

J.e me réveille tout en sueur dans ma litière. J’entends les hiboux hululer dehors. Il fait encore nuit? Et toujours ce rêve qui me hante. Cette fois, ce songe n’était pas aussi nostalgique et calme que le précédent. Non, j’avais vraiment eu peur pour ma vie cette fois. Je me lève précipitamment de ma litière avant de me diriger rapidement dehors. Je suis sûr que l’air frais du soir va me détendre un peu…

La nuit est sombre. Point de Lune à l’horizon, dans le ciel. Aucune lumière n’illumine le firmament. Un noir profond et insondable. Un noir d’encre comme dans la crevasse qui s’était formé sous mes pattes dans mon cauchemar. Je commence à trembler, j’ai des sueurs froides qui me traversent tout le corps en souvenir de ma chute dans le néant éternel. Mais il y a une chose qui ne se trouvait pas dans mon rêve et qui, pourtant, est ici, juste devant moi.

N.uage d’Été me fixe de ses grands iris clairs. Je m’arrête aussitôt. Immobile comme une statue. J’apprécie beaucoup Nuage d’Été mais en ce moment, j’avais vraiment envie d’être seul. Surtout à cause de tous ses rêves qui m’empêchent de dormir la nuit. Et, par une étrange coïncidence, Nuage d’Été se retrouve toujours dans ses songes, son visage flou qui me sourit et son regard bienveillant scintillant comme des étoiles.

J.e pousse un profond soupir avant de m’approcher à grandes enjambées vers Nuage d’Été. À mon approche, elle me demande :

« - Quelque chose ne va pas? »

Je respire de grands coups pour me détendre, sentant l’air glacial du soir s’infiltrer dans mes poumons. Je ressens petit par petit un certain calme venir en moi. Mais quand je respire l’odeur de Nuage d’Été, l’angoisse refait surface. Finalement, je m’assis à côté de mon amie avant de la contempler.

« - Je fais des rêves étranges depuis quelque temps… Et il me hante jour et nuit. »

Oui.
Même le jour je suis hanté par ses rêves. Pourquoi?

Très simple. À cause de Nuage d’Été. Elle est toujours avec moi ses derniers temps puisse que nous sommes amis. Mais le problème, c’est que c’est ELLE que j’aperçois à chaque instant dans mes songes et s’est-elle qui me hante à chaque moment de ma journée. Je ne dis pas cela parce que je la déteste, non, au contraire, je l’adore comme ce n’est pas possible. Mais quelques fois, je me demande si mon attachement pour elle… ne serait pas… quelque chose de plus fort… que de l’amitié. Et c’est ça qui me fait véritablement peur.

L.es tremblements reprennent dès que je sens sa fourrure se coller à la mienne. Ça! Ce sont ces sortes de gestes amicaux qui me déstabilisent complètement. Quand elle se frotte contre moi, quand elle me fixe de son regard toujours jovial. Quand sa voix mielleuse me caresse le creux des oreilles à chaque fois qu’elle parle. Ça! Ce sont toutes des choses qui me bouleversent. Et franchement, je suis terrorisé par cette vague émotionnelle.

« - Que voix-tu dans tes rêves? »

Encore une fois, je sens mon corps trembler de toutes parts et de tous côtés. Non pas pour les raisons que je vous ais décrites quelques secondes plus tôt. Lui décrire mon rêve. En détail. Je ne serais jamais capable de lui expliquer. Surtout que Nuage d’Été se retrouve TOUT LE TEMPS dans ses rêves.

J.e me retourne lentement vers elle. Son visage est si enfantin. On aurait dit un ange pur qui ne vieillira jamais. Vous voyez! C’est ce genre de commentaires que je ne comprends pas! Pourquoi je me mets à parler d’elle ainsi? Oui, Nuage d’Été est sublime. Oui, elle est magnifique. Oui, elle est gentille et compréhensive. Oui, elle est tout cela. Mais à croire que je commence à l’aimer un peu trop.

« - Mes rêves ne sont pas si importants que ça… »

Je vois dans les yeux de Nuage d’Été une intense lueur. Aussitôt, je me force de continuer.

« - Eh bien… des fois, je me retrouve devant un ruisseau et d’autres fois, je suis en haut d’une montagne, à plusieurs mètres du sol. »

Je respire un grand coup.

« - Dans le cas du ruisseau, je ne vois que la moitié de mon visage se refléter dans le cours d’eau et puis un nouveau visage apparaît à la surface… »

Je m’arrête juste à temps pour ne pas dévoiler la personne en question, puis je poursuis.

« - Et quand je me retrouve en haut de la montagne, le sol disparaît de sous mes pattes et je tombe dans le noir. Et puis, j’entends une voix qui m’appelle. Je me retourne et je regarde le ciel. Et puis, le même visage que celui du ruisseau apparaît entre les nuages. »

Je me sens un peu mieux. C’est vrai que partager nos soucis avec quelqu’un ça fait du bien. Le poids de nos problèmes semble plus léger à porter sur nos épaules. Cependant, je sais qu’une nouvelle épreuve ne tardera point à venir. Je le sens. Je le vois dans ses yeux. Elle meurt d’envie de savoir qui est cette mystérieuse personne. Mais je ne peux pas le lui dévoiler. Pas maintenant du moins. Quoique, je ne pense pas pouvoir le lui dire un jour. C’est beaucoup trop étrange. Et de toute façon, je ne connais pas encore la signification de ce rêve, alors lui avouer que c’était son visage que j’aperçois à chaque instant dans ses songes ne serait que pure perte de temps.

A.près un nouveau moment de silence absolu, Nuage d’Été plonge son regard curieux dans le mien avant de me poser :

« - Tu sais à qui appartient le visage que tu voix? »

Effectivement, je connais ce visage puisse que je le côtoie à chaque moment de la journée. Le jour quand je me lève le matin comme le soir quand je me prépare à aller dormir dans ma litière. Je lève les yeux vers le ciel, observant la voie lactée qui ne brille d’aucune lumière céleste. La nuit est noire, profonde et calme. Mais mon esprit, lui, est troublé, confus et complètement désorienté. D’habitude, le silence apaisant du soir me réconforte quand j’ai quelques soucis mais ce soir, à croire que rien ne pourra débloquer ce malaise qui reste coincer dans ma poitrine.

J.e reste ainsi, sans parler, à contempler le ciel ébène. Je lance parfois quelques regards en coin en direction de Nuage d’Été qui attend manifestement ma réponse. J’ai du mal à la regarder droit dans les yeux. J’attends encore cinq minutes avant de demander :

« - Pourquoi ne dors-tu pas toi aussi? »

C’est assez compliqué de poursuivre notre conversation dans de pareilles circonstances; d’un bord, il y a la jeune chatte un peu trop curieuse que j’adore tellement et qu’il m’est difficile de cacher quoi que se soit et de l’autre côté, il y a moi, pauvre apprenti plongé dans les recoins les plus mystérieux et étranges de son esprit.

J.e crois bien ne pas avoir offensé Nuage d’Été en ne lui dévoilant pas le visage que j’aperçois dans mes songes. Elle reste calme et n’insiste pas. Mentalement, je la remercie. J’ai encore besoin d’un petit peu de temps avant de lui dévoiler l’identité de la personne.

A.lors arborant toujours son calme olympien, Nuage d’Été répond à ma question d’une voix chaude et profonde comme la mer.

« - Je ne sais pas vraiment. En fait tous les soirs où je ne dors pas c'est quand je ne t'ai pas vu pendant la journée ou très peut. Je pense que ça viens du fait que quand je ne te voie pas je m'ennui donc je ne suis pas fatigué la nuit. »

Si je n’aurais pas été recouvert d’une épaisse fourrure aussi sombre que l’obsidienne, je parie sur tout ce que j’ai que je suis entrain de rougir, arborant une amusante teinte rosée. Instinctivement, je baisse les yeux au sol, raclant la délicate couche de neige sous mes pattes d’un air timide.

C.ependant, ma belle amie ne semble pas remarquer ma gêne et j’en suis franchement ravi. Non, au contraire, elle regarde l’horizon immaculé, perdue dans ses pensées. Je ne réussis pas à déchiffrer les diverses lueurs qui dansent dans son regard paisible. Puis, elle finit par se tourner vers moi, ses yeux brillants d’une nouvelle flamme. Aussitôt, je sus qu’il se passait quelque chose, pas nécessairement négatif. Non, elle semble plutôt hésitante… Mais je ne dis rien. Si elle veut m’en parler, qu’elle parle ou sinon, je n’argumenterai point. Sauf que, Nuage d’Été est une personne très perspicace.

« - Heu...Hier j'ai rencontré pour la deuxième fois une apprentie du clan du Léopard. Et après en avoir débattu longtemps on en a conclus que nous étions sœur. »

Ça me prit un certain temps avant de comprendre ce qu’elle venait de me dire. Nuage d’Été aurait retrouvée sa sœur? Un membre de sa famille biologique? Je suis tellement surpris et si content pour elle que je ne sais plus trop quoi dire de plus. J’ai même un peu de difficulté à écouter la suite.

« - Elle s'appelle Nuage de Lune. Et je pense que nous somme trois. Donc je ne connais pas encore la troisième mais elle m'a dit qu'elle s'appelait Nuage de Vigne. Est-ce que tu les connais? »

O.h là là! Bon, alors, si je comprends bien, une de ses deux sœurs seraient Nuage de Lune? Et l’autre une certaine Nuage de Vigne. Ébahi, content mais surtout, très confus, je garde un certain temps le silence. Mon mutisme semble inquiéter légèrement Nuage d’Été qui attend certainement une réaction de ma part. Finalement, je réussis à bafouiller, un léger trémolo dans la voix :

« - Wow… je m’attendais à tout sauf à ça. Vraiment, je suis trop content pour toi! Tu as trouvé tes deux sœurs, tu dois tellement être heureuse en ce moment! En plus, je connais un peu Nuage de Lune. Nous nous sommes rencontrés quelques fois dans la forêt. Et par le peu que je connais d’elle, c’est une personne aimable et très attachante. »

Je pousse un ronronnement avant de me frotter contre Nuage d’Été, ayant totalement oublié mes rêves.

« - Tu as beaucoup de chance, tu le savais? Qu’est-ce que je donnerais pour seulement entendre la voix d’un membre de ma famille? »

Je contemplais l'horizon qui s'offrait à moi dans le noir épais de la nuit silencieuse. N'est-ce pas reposant le silence de cette partie du jour. Aujourd'hui il n'y avait pas d'étoiles mais certains jours, si. Des fois elles brillent dans le ciel comme si personne ne les appercevaient, elles devraient partir loin. Mais personnellement comme tous les chats qui croient au clan des Etoiles, je pense que les étoiles sont des chats morts et qui veillent sur les vivants. Peut-être mes parents-y sont-ils ? J'espère que non, qu'ils vivent une vie heureuse. Nous restons ainsi pendant un bon moment. Pourtant je ne distingue toujours pas la belle voix de mon ami. Je me retourne et le regarde. Il semble confus. Puis il arrive enfin à dire quelque chose :

- Wow… je m’attendais à tout sauf à ça. Vraiment, je suis trop content pour toi! Tu as trouvé tes deux sœurs, tu dois tellement être heureuse en ce moment! En plus, je connais un peu Nuage de Lune. Nous nous sommes rencontrés quelques fois dans la forêt. Et par le peu que je connais d’elle, c’est une personne aimable et très attachante.

J'étais contente de savoir que Nuage de Minuit la trouvait ainsi. Mais il ne doit certainement pas connaître Nuage de Vigne. C'est dommage mais je pourrais découvrir son caractère. Pour la première fois de la soirée, mon ami couleur jais vint se frotter contre moi. C'est dans ses moments là que je me rends compte de toute la chance que j'ai rien qu'en le connaissant. Nuage de Minuit n'est pas un chat comme les autres. Il a quelque chose d'autre en lui. Pour commencé il possède une gentillesse sans égale, il est très attachant et surtout très comment dire....dans son monde, cherchant des explications à des choses qui ne servent pas trop. C'est une de ses grandes qualité arrivé à se détacher du monde qu'est le notre. Finalement il me dit :

- Tu as beaucoup de chance, tu le savais? Qu’est-ce que je donnerais pour seulement entendre la voix d’un membre de ma famille?

- Je suis tellement désolé pour ta famille. J'aimerais moi aussi que tu puisses rencontrer un membre de ta famille. Tu peux me croire. Je sais comme toi à quel point sa peut être triste de ne connaître personne de sa famille.

Je ne savais trop quoi dire. Je ne voulais pas lui faire de peine. Et pourtant, il n'avait pas de famille et personne ne voulait lui en parler. En tout cas, j'étais triste pour lui et je ne pouvais guère le cacher. Il fallait tout de même le réconforter, je ne pouvais pas le laisser ainsi. Je me leva et vint me mettre contre lui.

Mais pourquoi...? [...]

Je reste collé à elle. Mon corps entier ne veut plus se détacher. Et moi aussi d’ailleurs. Sentir son odeur, caresser sa magnifique fourrure, sentir la chaleur de son corps se déverser sur moi; j’en aie de plus en plus besoin. C’est vital. Un besoin qui m’ais indispensable, comme l’eau et la nourriture. Comme le soleil qui est absolument indispensable pour faire lever le jour, comme la Lune qui doit éclairer le ciel pour aider les voyageurs la nuit.

« - Je suis tellement désolé pour ta famille. J'aimerais moi aussi que tu puisses rencontrer un membre de ta famille. Tu peux me croire. Je sais comme toi à quel point ça peut être triste de ne connaître personne de sa famille. »

Sourire triste apparait de nouveau sur mon visage. Oui, je suis peiné de ne connaître aucun membre de ma véritable famille. Mais pourtant, je suis heureux en ce moment, même si je ne pense qu’à eux. Toute mon attention est dirigée vers elle, princesse de mes pensées.

Puis tout doucement, elle se relève et vint se mettre contre moi. Plus de sursauts désinvoltes, plus de regards désemparés. Non, je mis suis habitué et je dois avouer, sincèrement, que je commence à aimer de plus en plus ça. Un nouveau ronronnement sort de ma gorge et je dépose mon menton sur la tête de Nuage d’Été.

« - Je ne suis plus triste maintenant Nuage d’Été puisse que tu es avec moi. »

J’enlève mon menton de sur sa tête avant de la fixer intensément, les pupilles brillants.

« - Tu me donnes la force de sourire, même dans les moments les plus tristes de mon existence. »

Je ne cesse de pousser des ronronnements sonores, tant je suis content. Puis, je me redresse un peu avant de lui demander:

« - Est-ce que tu comptes revoir tes soeurs de nouveau? »

Le noir ! Seul couleur de la nuit. Pourtant il y a bien des jours où la nuit n'est pas sombre et malencolique. Les nuits sont d'ordinaire éclairé par la douce et paisible lumière de la lune. Mais se n'est pas aujourd'hui que je verrais cette astre au dessus de ma tête. Je suis toujours aussi triste pour Nuage de Minuit mais pourtant autre chose me rends heureuse. Je n'ai pas besoins de chercher longtemps pour savoir que s'est sa présence qui me rend heureuse. Je sent la tête de mon ami se posé sur la mienne. Ces moments, je les gardes en mémoires tout le temps. Il n'y a qu'avec se chat couleur jais aux yeux brillant comme des étoiles que je me sent vraiment bien.

- Je ne suis plus triste maintenant Nuage d’Été puisse que tu es avec moi.

Je commence à ronronné doucement. Je profite de cette instant comme si s'était le dernier que je vivais. Je respira l'air fraie de la nuit. Que j'étais bien. Puis je sentit que Nuage de Minuit avait enlevé son menton de ma tête et m'observait de son regard couleur or. Je lui souris doucement. Il me dit de sa belle voix qui me transporte au paradis à chaque fois que je l'entend :

- Tu me donnes la force de sourire, même dans les moments les plus tristes de mon existence.

C'est axactement la même chose pour moi. Mais pourtant je commence à me rendre compte que nous ne sommes plus amis. Nous entretenons des liens plus fort que l'amitié. Je me mis cette fois à ronronné de plus en plus fort. J'entends que le même son retentit. Puis Nuage de Minuit se redresse un peut avant de me demander :

- Est-ce que tu comptes revoir tes soeurs de nouveau?

Je ne devais pas lui mentir. Je comptait effectivement revoir ma soeur et rencontrer ma deuxième soeur. Je lui dirais la vérité. Depuis que je le connaissais, je ne voulais pas lui cacher des choses. De toute façon, je n'avais jamais honte de lui parler. Une certaine force s'émanait de lui, elle m'attirait chaque jours un peut plus. Je le regarda avant de baisser la tête :

- Oui, je compte les revoir ! D'ailleurs j'aimerais te les montrés. Si tu veux bien sûr ?

Mais pourquoi...? [...]

Rien ne pourrait la surpasser. Absolument rien. Même au cœur d’une nuit sans étoiles, sa beauté et son caractère sans égaux brillent de pleins feux sous ce grand voile obscur. Ses douces pupilles sont nimbées d’une délicate lueur verte céleste qui donne à la nuit une ambiance beaucoup moins ténébreuse qu’à l’ordinaire. Nuage d’Été remplace les étoiles, guidant de sa lumière les pauvres rêves irréalisés et éloigne les démons du soir. À elle toute seule, elle est une grande nymphe de la Lumière.

Je le sens bien. Mon pouls s’accélère à chaque fois que je renifle son parfum. Mes pulsions deviennent de plus en plus incontrôlables. Je prends une grande inspiration, respirant par le même fait sa douce odeur sucrée. Le rythme change à nouveau, devenant de plus en plus rapide. Mon regard plongé dans le siens, je me sens tirer vers ses grandes iris. Mais aussitôt qu’elle détourne la tête vers le sol, la sensation de me faire pousser vers elle disparait.

« - Oui, je compte les revoir ! D'ailleurs j'aimerais te les montré. Si tu veux bien sûr? »

Je souris. Je me penche un peu vers elle, pour mieux pouvoir contempler son regard magnifique. Ses traits sont enfantins, je le vois même au milieu de toute cette noirceur absolue. Délicatement, le plus tendrement possible, je lui touche le bout de son museau avec le mien.

« - Si ça te fais plaisir alors oui, j’accepte de t’accompagner. »

Nous restons un long moment ainsi, truffe contre truffe, les yeux dans les yeux, plongés dans un Univers parallèle que seuls Nuage d’Été et moi-même pouvons contempler les recoins. C’est un merveilleux monde, rempli de beauté et de paillettes. Des taches de lumière qui nous éblouies de toute part mais, seul au cœur de toutes ces lueurs universelles, j’aperçois Nuage d’Été, toujours aussi magnifique. Finalement, je baisse les yeux au sol, raclant la terre immaculée de mes griffes. Je tousse un peu, essayant de me ressaisir. Nuage d'Été n'arrête pas de me faire cet effet, c'est comme naturel chez elle.

Nuage de Minuit c'était penché vers moi et maintenant nous avions nos deux museaux olé ensemble. Je regarda ses beaux yeux dorés. Il brillait comme des étoiles au milieux de la nuit noir. Une douce lumière vibrait en eux. Une lumière reposante et calme. Elle me transporta dans un autre monde. Un monde de joie et de rêve que je partageais avec le chat couleur jais. Nous étions bien ici. Sans nous décoller l'un de l'autre il me dit :

- Si ça te fais plaisir alors oui, j’accepte de t’accompagner.

Ho oui ! Sa me faisait toujours plaisir de l'avoir à mes côtés. Sa présence me remplissait de joie. Je le considérait comme un membre de ma famille. Nous étions si proche. Le jour de notre rencontre avait complètement changé ma vie. Maintenant je vivais pour une cause juste et à la quel je tenais beaucoup. Lui. Nous restâmes ainsi pendant quelques minutes. Puis Nuage de Minuit se recula et se mit à tousser en s'assayant. Il avait alors l'impression d'être mal à l'aise. Je ne pouvais plus me le garder pour moi. Il fallait que je lui dise une bonne fois pour toute. Je savais pourtnat en mon font intérieure que lui était du même avis que moi. Je lui dis alors :

- Tu sais ? Je suis vraiment heureuse de te connaître. Tu as changé ma vie. Elle est devenu plus joyeuse et plus heureuse grâce à toi.

Je lui lécha l'oreille. Puis je le regarda tendrement comme une mère regarde ses petits. Seul je me sentais vulnérable mais avec lui je me sentais capable de soulever des montagnes. Je reprit finalement :

- Tu es un ami formidable. Tu es un cadeau tombé du ciel. Tu es tout simplement génial ! Je voulait te remercier de tellement resté avec moi. Personne ne prenait garde à moi sauf toi.

Mais pourquoi...? [...]

Nouveau malaise. Nouveau silence. Je contemple la neige sous mes pattes, brillant sous cette nuit sans lumières astrales. Je ferme les yeux. Je fais le vide dans mon esprit. J’entends les bruits de la nuit, la respiration régulière de Nuage d’Été juste à côté de moi, les bruissements presque inaudibles de quelques animaux nocturnes qui marchent dans la neige. Puis, tout doucement, le visage de mon amie se visualise dans mon esprit.

Ma vie a complètement changé. Depuis ma rencontre avec Nuage d’Été. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où je ne me suis pas retrouvé en sa compagnie. C’était il y a de cela… pratiquement une lune. J’ouvre les yeux, un sourire s’élargissant sur mes lèvres. Nuage d’Été a été le bouleversement de toute mon existence.

« - Tu sais ? Je suis vraiment heureuse de te connaître. Tu as changé ma vie. Elle est devenue plus joyeuse et plus heureuse grâce à toi. »

Je souris encore plus. Quelle ironie n’est-ce pas? Je pensais exactement à la même chose il y a à peine deux secondes. Puis, Nuage d’Été se redresse. Je sens sa douce odeur s’infiltrer dans mon museau. Son délicat parfum qui m’envoute. Sa langue râpeuse qui vient me lécher le bout de l’oreille. Son regard tendre qui me scrute. Comme ne pas être heureux en sa compagnie?

« - Tu es un ami formidable. Tu es un cadeau tombé du ciel. Tu es tout simplement génial ! Je voulais te remercier de tellement resté avec moi. Personne ne prenait garde à moi sauf toi. »

À mon tour, je lui lèche l’oreille.

« - Alors c’est pour cela que je suis ton ami pas vrai? Pour te soutenir et ne pas t’ignorer alors que tu es en difficulté. »

Je lui caresse le dos de ma queue, allant de haut en bas, tout lentement, tendrement. Je ronronne avant de me lever. Je la contemple un petit instant. Elle est tout pour moi, je m’en rends compte enfin.

« - Bonne nuit Nuage d’Été. Je me sens bien, grâce à toi. Et fais de beaux rêves. »

Je lui lèche de nouveau l’oreille avant de secouer vivement ma queue, en signe d’au revoir.

Le silence règne de nouveau dans la nuit sombre et glacial de l'hiver. Cette nuit est tellement différente des autres comme d'ailleurs les jours depuis que je connais Nuage de Minuit sont différentes. Pourquoi ? Il est un ami formidable, un confident extraordinaire et une personne remplie de générosité. J'ai comme l'impression que peut importe se qu'il donne, il n'attend rien en retour. Il est naturellement gentil et compréhensible. Je l'admire et je le respecte plus que tout. Mon coeur fait un immense bon dans ma poitrine quand il me lèche l'oreille. Il est beaucoup plus détendu que tout à l'heure. D'ailleurs il me le fait comprendre en me disant :

- Alors c’est pour cela que je suis ton ami pas vrai ? Pour te soutenir et ne pas t’ignorer alors que tu es en difficulté.

Je souris. Il a raison, moi même je ne veux pas l'abandonné et je ne l'abandonnerais jamais. Il est trop pour moi, il est tout pour moi, il est tout se que j'ai sur cette terre. Nuage de Minuit se lève et avec sa douce queue me caresse tout le dos. Il a l'air fatigué et moi aussi. Il me dit :

- Bonne nuit Nuage d’Été. Je me sens bien, grâce à toi. Et fais de beaux rêves.

Il me dit au revoir d'un signe de queue. Maintenant qu'il est retourné je ne vois plus ses beaux yeux doré qui illumine ma vie. Avant qu'il ne puisse plus m'entendre je lui dit calmement et pas trop fort pour que personne ne se réveille :

- Bonne nuit Nuage de Minuit ! Et fait de beaux rêves toi aussi !

Je rentre dans la tanière des apprentis. Je me roule en boule sur ma litière. C'est la plus belle soirée que je n'ai jamais passé. J'attends que Nuage de Minuit se couche à son tour pour fermé un par un mes yeux. Maintenant, je suis partit dans un autre monde. Le monde du rêve et de l'iréelle.