Intervention n°1

Aujourd’hui, c’était un jour comme tous les autres. Un jour de plus dans un monde dans lequel Serre du Corbeau se contentait de vivre et d’aider au mieux son Clan pour qu’il s’en sorte le mieux possible. Et aussi et toujours pour aider son prochain. Serre du Corbeau n’avait que treize lunes et pourtant, pour lui il avait déjà tout rencontrés, tout les dangers éventuels et toutes les émotions possibles. Il n’était qu’un apprenti quand il a vu sa mère mourir sous ses yeux pour le protéger et sa sœur fuir comme une apprentie indigne au lieu d’aller chercher de l’aide au Clan. Son père l’avait accusé et il devait supporter des injustices, des injures et toutes sortes de farces. Depuis le jour de la mort de sa mère, il est devenu froid, méchant, renfermé et sanguinaire avec qui ose lui chercher des tiques. Les guerriers de tout Clan, y compris du sien lançait des rumeurs disant qu’il avait toujours été comme ça, qu’il était né méchant et froid et qu’il avait tué sa mère et sa sœur de sang-froid. Mais au moins une personne croyait en lui, une seule et unique personne : l’ancien chef du Clan du Lion, Etoile du Temps. Celui-ci ne l’avait pas exilé, même sous les affirmations de Cœur d’Hiver, le père de Serre du Corbeau en personne, celui-ci crachait sur son propre fils au lieu de le réconforté comme un vrai père l’aurais fait. Etoile du Temps était le seul à croire en lui, il était le seul a lui accorder sa confiance. Il était tellement tombé bas dans l’estime de chacun que son mentor ne lui faisait même plus confiance pour aller nourrir les anciens, ce qu’il faisait quand même en cachette pour continuer à aider ses ainés. Depuis, il avait vécu dans l’ombre du Clan, respectant toujours autant le Code du Guerrier et faisant payer celui qui l’ignorait ou faisait un seul faux pas. Revenons-en à aujourd’hui, même si une journée banale s’annonce … Qui c’est ? Peut-être que quelque chose viendra perturber sa vie.

[…]

Il faisait bon, le soleil brillait comme de milles feu. Neige de Printemps, Nuage de Rosée et Nuage de Corbeau étaient partis chasser. Ils chassaient tous avec une agilité extraordinaire et bientôt, ils eurent amassés plus de gibier que n’importe qu’elle patrouille de chasse qui fut envoyé ce jour-là. Proies après proies tombaient dans les griffes des félins et la forêt fut bientôt emplit de creux emplit de gibier qui servirait à rassasier tout le Clan du Lion. Nuage de Corbeau était fier de lui, sa journée d’aujourd’hui semblait la meilleure de toute, mais pendant qu’ils traquèrent une souris, un blaireau se montra. Après une lutte acharnée, Neige de Printemps tomba inerte sur le sol, le blaireau tanga, tombant presque tout seul. Aveuglé par la rage, Nuage de Corbeau sauta sur l’affreuse bête noir strié de blanc et lui planta ses crocs dans son cou. Le sang coula … Serre du Corbeau se réveilla en un sursaut, il était dans sa litière de mousse installé dans la tanière des guerriers. La forte odeur d’un blaireau lui monta jusqu’aux narines, le goût de l’infâme sang du prédateur se fit ressentir dans la bouche du guerrier. Celui-ci réprima un soupir de dégout et il se mit tant bien que mal debout sur ses membres tout tremblant. Ses muscles étaient bandés, ses griffes sorties, ses babines retroussées. Il ne pouvait pas changer le cours de son rêve, et la suite, il ne la connaissait que trop bien. Il émit un grognement sourd et il secoua sa tête pour enlever se mauvais rêve de son esprit déjà trop encombré. Titillant le sol, il avança lentement vers la sortie de la vaste tanière dans laquelle chaque soir, il s’obligeait à dormir et a cauchemarder sur son douloureux passé. Une fois dehors, le félin leva la tête au ciel, apercevant les dernières étoiles de la Toison Argenté. « Allez maman, protège le Clan d’où tu es » dit silencieusement Serre du Corbeau sans quitter une étoile des yeux. C’était celle qui s’était mise à briller le jour où sa mère l’avait quitté pour rejoindre le Clan des Etoiles. Elle avait rejoint le ciel alors que Nuage de Corbeau avait été abandonné par sa sœur, Nuage de Rosée et que bientôt, son père l’accuserait et le haïrait comme les chats détestaient les blaireaux et les renards. Le guerrier baissa la tête et se dirigea machinalement vers le tas de gibier pour aller se rassasier, même s’il n’avait pas très faim, il devait manger pour tenir debout. Une fois devant le tas de gibier, il y saisit une petite musaraigne qui amena au centre du Camp avant de la dévorer avec une voracité digne d’un chat sauvage. Bientôt, la musaraigne avait laissé place à de minuscules os éparpillé sur le sol froid, le guerrier les repoussa un peu avant de commencer une petite toilette pour remettre de l’ordre dans son pelage noir. Sa langue passait de son épaule jusqu’au bout de sa patte, nettoyant et lissant son poil sous le passage de sa langue rose clair. Quand le félin eut finit de lustrer son pelage, il récupéra les os et sortit du Camp rapidement. Il avança un peu dans la forêt puis il se mit à gratter la terre avec ses membres antérieurs. Bientôt, un petit trou se forma et il y déposa les restes de son repas, il recouvrit la fosse de la terre qu’il avait enlevé précédemment. Bientôt, le sol était le même qu’au moment où Serre du Corbeau avait commencé à creuser, il était intacte et ne donnait pas l’impression qu’on avait put enterrer une proie ou ses restes ici. Sans retourner au Camp pour prévenir un guerrier, le chef ou le lieutenant, il partit à la recherche de proies pour nourrir son Clan. Il huma l’air à la recherche de gibier, il détecta une souris et s’en approcha ventre à terre, fléchit le plus possible sur ses membres et aussi silencieusement que possible. Quand ses yeux furent permis de la voir, il fléchit encore plus sur ses membres, il contracta ses muscles et il bondit sur la pauvre bête qui réprima un petit couinement. Le félin l’acheva d’un coup de patte, l’écrasant sur le sol et lui brisant les os. Il l’enterra de la même manière que les os et repartit chasser. De la même manière que la précédente, il attrapa une dizaine de proies, à chaque pas, il se dirigeait vers les champs, un vaste territoire libre où il était agréable de chasser. Après quelques instants, il y parvint et en humant l’air à la recherche d’une proie, il repéra l’odeur d’un félin appartenant au Clan du Tigre. Cet odeur ne rappelait rien à Serre du Corbeau, il ne l’avait surement jamais vu, en même temps, lors des assemblées, il ne cherchait pas vraiment à se faire des amis. Loin de là, il préférait rester dans son coin et regarder le ciel tout en écoutant le discours des chefs de Clan. Serre du Corbeau chercha l’inconnu du regard sans le voir. Silencieux, il se tapit entre les pétales et les tiges du vaste champ de fleurs. Ses griffes labouraient le sol, il attendait plus qu’un chat pour qu’elles se mettent en action et se plante dans de la chair. Ses babines se retroussèrent, laissant place à de longs crocs pointus armés sur une puissante mâchoire. Serre du Corbeau attendait le félin, prêt à en découdre …