Le doux parfum des fleurs |. Noisette Sauvage ♥

Tigre

« Le doux parfum des fleurs »

« Il est temps de réparer nos erreurs »

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Les yeux entrouvert, je profite de ce moment de somnolence avant de me lever. Les apprentis sortent un à un de la tanière, pressée d'aller s'entraîner. J'ai reçu mon mentor la veille. J'espère qu'on s'entendra bien, c'est tout ce que je veux. Je n'ai pas peur, s'il me cherche, il me trouvera mais je préfère une relation seine plutôt qu'une guerre en continu. Je me redresse et, toujours couché, examine les litières de mousses dont la plupart sont vides. Seul deux apprentis dorment encore. Je me lève et m'ébroue promptement pour débarasser mon épaisse fourrure de tout brin de mousse indésirable. Je pousse un long baillement, découvrant mes dents d'ivoires et d'un pas tranquille sort de la tanière.

Dans le camp provisoire, le soleil illumine les félins au pelage musculeux. Le cligne des yeux, et ne peux m'empêcher de remarquer leurs côtes saillantes sous leurs épais pelage d'hiver. La neige n'est pas encore tombée, pourtant le givre est là. Il commence à fondre sous les pâles rayons de l'astre du jour. L'herbe rase crissent sous les allées et venues incessantes de chats. Je cherche du regard le pelage de mon mentor mais je ne le vois nul part. Peut être en patrouille. Je n'ai aucune envie de passer la matinée à l'attendre, c'est pourquoi je cherche une occupation, autre que le soin aux anciens. Deux novices sont déjà en traind e traîner hors de la clairière la mousse usagée, et un troisième arrive avec de la mousse imbibée de l'horrible bile de souris. Je fronce le nez de dégout et leur tourne le dos. Je remarque qu'une nouvelle guerrière, Noisette Sauvage, sort du camp seule. Je doute qu'elle parte en patrouille, j'émets donc l'hypotèse qu'elle va chasser. Excellente occupation. Mon ancien mentor m'avait déjà appris les rudimenrs de cet art. Je commence à la suivre copiant son pas. Une fois sorti de la clairière, je la rattrap et lui demande, essayant d'être souriant et poli envers mon aînée :

« - Tu vas chasser ? Je peux t'accompagner ?»

Je la dévisage un moment. C'est étrange de parler sur ce ton à une chatte pas beaucoup plus agée que moi. Nous avons partagé la même tanière quelques lunes mais on n'a jamais vraiment pris le temps ni la peine de se connaître. Ce beau matin est peut être le temps de réparer cette erreur.

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Quand j'ouvris les yeux ce matin-là, les rayons du soleil filtraient déjà à travers le feuillage au-dessus de moi, m'aveuglant au passage. Le temps de m'habituer à la luminosité, je plissai les yeux en essayant tant bien que mal de me lever. Il faut dire que j'ai toujours eu du mal à me réveiller, ce qui m'avait même vallu d'être en retard à mon premier entrainement - et l'unique d'ailleurs - avec Fureur de Renard. Une fois assise sur ma litière, je décidai de me faire une petite toilette en vitesse. J'avais dormi comme un chaton et résultat, mon pelage était tout ébourrifé. Quand j'eus fini ma toilette, je me levai et me dirigeai vers la clairière. Visiblement, la journée avait déjà bien avancé, même si le soleil n'était pas encore à son zénith. Tout le monde était déjà debout et vaquait à leurs occupations. Trois apprentis étaient même en train de changer la litière des Anciens et l'un d'entre eux avait l'air d'essayer de ne pas trop respirer à cause de l'odeur nauséabonde de la bile de souris qu'il ramenait pour retirer les tiques des vieux félins. En apercevant les grimaces qu'il faisait, je ronronnai d'amusement. J'étais bien contente de ne plus être obliger de faire de même ! Bien que je devais reconnaitre que les histoires qu'ils nous racontaient ensuite me manquaient un peu.

La Saison des Neiges n'allait pas tarder à arriver et le froid se faisait déjà ressentir. Dans peu de temps, la plupart du gibier irait se cacher du froid en restant bien sagement chez eux. Le Clan aura donc besoin du plus de nourriture possible avant que ça n'arrive. Oh bien sûr, maintenant que le Camp se trouvait juste à côté de la Ferme de Gerboise, il serait plus facile pour nous d'attrapper du gibier. Mais je pense qu'on va vite se lasser des souris, aussi grasses soient-elles. Après tout, on avait l'habitude de manger plus varié que ça ! C'est pourquoi je voulu intégrer une Patrouille de Chasse, mais j'avais raté la dernière de peu d'après ce qu'on me dit. " Eh bien tant pis, j'irai chasser seule dans ce cas ! Je n'ai pas envie d'attendre que la prochaine démarre pour y aller. " Je me dirigeai donc vers l'Entrée du Camp tout en décidant que j'irai bien dans le Champ de Fleurs. Peut-être trouverais-je des musaraignes ou même un lapin, qui sait ?
Très vite, j'entendis des pas derrière moi et bientôt, un aprenti au pelage tricolor se plaça à ma hauteur. Si je ne me trompais pas, il s'agissait de Rivage Nuageux, le nouvel apprenti de Tempête de Feuilles - une très bonne amie à ma mère. Avec ce qui ressemblait à un sourire, il me demanda :

« - Tu vas chasser ? Je peux t'accompagner ? »

Je m'arrêtai le temps de notre échange et je ne pus m'empêcher de le dévisager. Devais-je accepter qu'il m'accompagne ou est-il plus sage qu'il reste ici ? Après tout, la forêt n'était pas très sûre ces temps-ci et je n'étais pas certaine d'être capable de le protéger si quelque chose arrivait. Pour le moment, les Monstres étaient allés uniquement sur notre ancien Territoire, mais peut-être comptaient-ils se propager ? D'abord hésitante, j'optai finalement pour la première solution. J'étais plus âgée que lui d'à peine 3 lunes, et puis il savait très bien se défendre tout seul. Peut-être même mieux que moi ! Et puis franchement, qu'elles étaient les chances que les Monstres débarquent sur les Terres Libres pile le jour où j'enmenais un apprenti chasser ? Au fond, je me faisais des idées. Il n'y avait aucune raison d'avoir peur ! Je ne pense pas que le Clan des Etoiles accepterait une nouvelle victime après tout ce qui s'était passé ces derniers temps...

« Oui, je vais chasser et oui, je veux bien que tu m'accompagne. Mais à la condition que tu reste prudent. »

J'avais essayer de parler sur un ton amical, mais j'avais l'impression que ma dernière phrase avec une raisonnance un peu sévère. Pourtant, ce n'était pas volontaire. En réalité, j'avais prononcé cette phrase tout haut autant pour moi que pour lui. Depuis la mort de mon père, je ne suis pas souvent sortie du Camp et avec tout ce qui s'était passé avec l'invasion, je n'étais pas très à l'aise. Peut-être que la présence de Rivage Nuageux serait bénéfique ? Contrairement à moi, il avait l'air assez détendu.

« Je comptais me rendre aux Champs de Fleurs, ça te va ? »

Tigre

Le doux parfum des fleurs.
Quands les anges pleurent,
Au bord de ta fenêtre.

Prépare-toi.

Elle s'arrête, me regarde, me dévisage. Un peu mal à l'aise par ce regard perçant, je détourne mon attention en suivant du regard le vol d'une mésange bavarde qui s'envole en pialliant de toute la force de ses misnuscules poumons. J'ai bien envi de la prendre en chasse. Mais je suis obligée d'attendre que Noisette Sauvage daigne de me répondre. Un peu agacé je repose mon regard sur elle, une pointe d'impatience l'illuminant. Attends, je rêve où je viens de voir de la peur ? Elle a peur pour moi ou quoi ? Nan mais pour qui elle se prend ? Pour ma mère ? Elle croit que je ne suis pas capable de me débrouiller seule, hein ? Et bien je vais lui montrer moi !

« - Oui, je vais chasser et oui, je veux bien que tu m'accompagne. Mais à la condition que tu reste prudent. »

J'ai l'impression que je vais lui sauter à la gorge. Peut être que c'est une mauvaise idée finalement d'aller chasser ensemble. J'ai vraiment horreur qu'on pense que je suis faible, il n'y a rien qui m'horripile plus que ça. Autant me caresser à rebrousse poil. Sont on se veut amical mais on sent l'autorité qui se cache derrière. Je retiens les poils de mon échine de se hérisser, ne voulant pas provoquer toute une histoire. Aussi je me contente de lever les yeux au ciel tentant de faire disparaître de mon regard cette lueur agacée.

« - Je comptais me rendre aux Champs de Fleurs, ça te va ? »

Je profite de la question pour supprime la glace qui nous sépare, comme si je possède un des instruments bizarres des bipèdes qui détruisent tout sur leur passage. Je lui souris gentiment, et montre mon assentiment d'un généreux mouvement de queue. Je mets en route, optant pour la même foulée qu'elle. Je garde mon air nonchalent et ma démarche souple, la queue dressée bien haute. J'ai l'impression que toute la forêt à le regard posé sur mon épaisse toison. Pourtant il n'y a personne à part elle. J'ai beau regardé autour de moi, aucun regard brûlant ne se pose sur moi. Feignant l'indifférence je poursuis mon chemon prenant un peu d'avance sur la guerrière. Les paysages défilent au rythme de notre course. Nos pas martèlent le sol dans un joyeux grondement, une belle cavalade. La terre fraîche dégage les senteurs particulière de la forêt. Je pousse un miaulement de joie, poussé par l'adrénaline provoquée par la course. Quand le champs se déroule devant nous, je m'arrête un peu essouflé. J'attends qu'elle me rejoigne, les oreilles en alerte guettant le moindre son trahissant la présence d'une proie. Je repère un grattement, et mon regard se pose sur une musaraigne qui remue la terre. A pas lent, dans un silence presqaue spectral je m'avance sans faire de bruit. J'opte pour la position du chasseur, que j'avais déjà travaillé. Je n'ai aucun mal à retrouver mes réflexes d'netraînement. Je sens que ma position n'est pas parfaite mais je n'ai pas le temps de la rectifier. D'un grand bon, je bondis en avant et plante mes griffes dans la chair. J'abrège ses souffrances d'un coup de patte. Une vie en moins sur cette terre. Mais cette vie perdue permettra de faire survire quelqu'un.

| Vraiment nul D8 |

Léopard

UP ?

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Rivage Nuageux fit un mouvement de queue pour me faire signe qu'il était d'accord et il se mit en route en callant son pas sur le mien. Mais très vite, il accélera et prit de l'avance sur moi, comme si il en avait marre qu'on traine autant. A moins qu'il était pressé qu'on reparte déjà ? Je savais très bien que certains n'appréciaient guère ma compagnie parce que je n'étais pas très bavarde ces temps-ci - depuis la mort de mon père, en fait. Mais l'Apprenti tricolor n'était pas beaucoup mieux que moi en terme de compagnie ! Depuis tout à l'heure, il avait un air que je qualifierais d'hautain et plus d'une fois, j'eus l'impression qu'il voulait me sauter à la gorge. Etait-ce à cause de ce que j'avais dit ? Pourtant, je ne cherchais nullement à le traiter comme un chaton ; ça aurait été ridicule, en sachant qu'on avait presque le même âge ! M'apercevant qu'il allait bientôt me semer, je me mis à courrir pour essayer de le rattrapper. Bientôt, je n'entendis plus que le martèlement de notre course et le vent sifflant à mes oreilles. Il ne nous fallut pas beaucoup de temps pour arriver aux Champ de Fleurs.

Quand le Champ apparut devant mes yeux, Rivage Nuageux était déjà à l'affût d'une proie et mon sentiment de tout à l'heure me revint. Etais-je devenue à ce point aussi peu agréable ? Ou bien le mur posé entre nous était-il son oeuvre à lui ? Dans tous les cas, je comptais bien remédier au problème car il était hors de question que je chasse dans de telles circonstances. J'avais déjà assez de problème comme ça sans que je doive supporter la " mauvaise humeur " d'un autre chat ! Oui, mais que pourrais-je bien lui dire pour briser la glace en sachant qu'il prenait vite la mouche ? Avant même de devoir chercher, le matou tricolor me donna la réponse sans le vouloir en tuant une petite musaraigne...

« Bien joué ! Comment as-tu fait pour l'attraper malgré ton erreur de position ? »

J'avais parlé sur un ton amical pour essayer de ne pas le froisser. En fait, je savais bien qu'il n'était pas si difficile que ça d'attraper une proie en n'excécutant pas parfaitement la position du chasseur. Mais en lui posant cette question j'espèrais qu'il comprenne que, bien que j'étais Guerrière et lui Apprenti, je le traitais comme mon égal - ce qu'il était, en fait. Car l'erreur que font beaucoup d'adultes, c'est qu'ils ont autant à apprendre de nous que nous d'eux.

[ Désolée pour le retard et la nullité de la réponse >.< Faut dire que je savais pas trop quoi mettre =/ ]

Tigre

Sa tentative pour être agréable me plut beaucoup et me rasséréna un peu. Elle faisait des efforts ça se voyait et même si je n'aimais pas qu'on me mente pour me préserver je voyais bien qu'elle essayait de faire des efforts. C'est vrai qu'il est facile de réussir un saut alors que l'on est de travers, il faut juste réussir à garder l'équilibre. Mais elle voulait se rattraper - bien qu'elle n'a rien fait de mal - ça se voyait. Alors comment lui en vouloir ? Même si le novice tricolore pouvait paraître un peu brut sur les bords il avait un coeur et beaucoup de compassion. Alors tout simplement, il laissa un sourire barrer son visage, signifiant à la fois merci pour cet effort, à la fois merci de me faire profiter de la journée et merci d'accepter ma compagnie. J'étais vraiment touché par son geste même si je ne l'expliquais pas.

Le vent de se leva, secouant avec force la cime des arbres et agitant les herbes hautes. Il ébouriffait mon épais pelage pelage coloré s'enroulant autour de moi comme un serpent. Un papillon affolé passa devant mon nez et je pus admirer ses belles ailes pourpres aux reflets plus sombre. Je souris à nouveau et m’aplatis au sol tel un chasseur expérimenté. Tandis que l'insecte poursuivait son chemin, je m’élançais d'un grand saut et me mis à courir après lui, serpentant entre les fleurs courbée qui embaumaient l'air de leur parfum. De temps à autre je sautai, tendant une patte en avant dans le vain espoir de l'attraper mais à chaque fois il s'écartait juste à temps pour m'éviter. Après quelques minutes de course poursuite ponctuée par de brefs éclats de rire je m'arrêtai, essoufflé. Au loin, deux oiseaux poussèrent un cri avant de s'envoler au dessus de la cime et de partir en direction de notre ancien territoire. Je les suivis du regard, le moral brusquement retombé. J'abaissai les oreilles et laissait tomber ma queue au sol. C'était comme si un poids énorme c'était écroulé sur mes épaules. Ma joie de vivre à l'instant même venait de se volatiliser. Tous les souvenirs vécu dans notre ancien camp me revinrent à la figure comme un diable sort de sa boite. Ces souvenirs que nous avons tous chassé de notre mémoire pour ne pas trop souffrir. Je tournai la tête vers la guerrière qui était à quelques longueurs de queue de souris de moi et murmurai :

« - Tu penses qu'on y retournera un jour ? »

Tout au fond de moi j'espérai qu'elle me dise oui et qu'elle me rassure mais je ne voulais pas qu'elle me mente. Je me doutai que rien ne serait jamais comme avant mais c'était pourtant mon rêve, notre rêve à tous. Je détournai le regard, incapable de soutenir le sien et recommençait à fixer la ligne d'horizon, battant des paupières pour empêcher les larmes de rouler sur mes joues.